Bonjour le forum !
Perso je pense qu'un micromètre objet bon marché (une vingtaine d'euros) n'est pas ruinant et suffisant pour la majorité d'entre nous.
Sans nul doute !
Et puisque cette même majorité pratique aussi la microphotographie, il est assez facile de recouper nos mesures
.
À condition que toutes les infos utiles se trouvent avec l'image. Et, pour ça, effectivement, l'utilisation de MC est un gros avantage car on trouve tout ce dont on a besoin (colorants éventuels, milieu de montage, échelle, etc.)
Un bon exemple est le comptage de ponctuation ou stries de diatomées, que ce soit avec André, Bertrand, etc … et surtout les clés d'identification, je tombe sur les mêmes valeurs pour les mêmes espèces, même A. pellucida
Je ne connais pas grand-chose aux diatomées, mais cet exemple me laisse perplexe. Quand tu parles de
compter des ponctuations ou des stries, comment procèdes-tu ? Mesures-tu une strie au micromètre, pour multiplier la valeur obtenue par la longueur de la diatomée ou s'agit-il plutôt d'un authentique
dénombrement (à la réflexion, je doute qu'on puisse les compter une à une sans devenir fou
) ? Si c'est une mesure, qu'est-ce que tu entends par
les mêmes valeurs ? Obtiens-tu rigoureusement les mêmes valeurs ? Ou alors obtiens-tu à peu près les mêmes ? Je crois que ceci est très important car :
- Si la réponse est « à peu près, plus ou moins un fifrelin », on est en droit de se demander sur quelle base conclure que ce fifrelin n'est pas significatif (je répète que je ne connais rien aux diatomées).
- Si la réponse est « rigoureusement les mêmes », alors il y a de grandes chances pour que ces détails des frustules soient contrôlés génétiquement comme le sont les segments d'un thorax de mouche. Il n'y a alors
aucun espoir de trouver des variations sur un nombre significatif d'individus (c'est-à-dire, en excluant les mutants et cas tératologiques divers). Il est donc parfaitement normal que N observateurs trouvent la même valeur.
Pour ma part, la proposition que j'ai faite dans mon précédent message concernait surtout des situations dans lesquelles on mesure des valeurs
continues et non
discrètes (j'aurais dû le préciser). En mycologie, par exemple, dans le cas des spores, la taille mesurée varie considérablement selon le milieu de montage utilisé,l'état de maturation, la prise en compte des ornementations, les phénomènes de turgescence/plasmolyse, l'efficacité de regonflement (exsiccata) etc. qui sont évidemment absents dans le cas des diatomées (rigides n'est-ce pas ?). De plus la taille finale des spores est sans doute moins finement contrôlée sur le plan génétique, et dépend sans doute beaucoup du contexte (état physiologique de la baside, de l'asque, etc.). Bref, en l'absence de toutes ces infos, les dimensions données dans les livres n'offrent
aucun moyen objectif de considérer que l'on a les mêmes valeurs. Il faut alors comparer les données brutes avec d'autres personnes.
Tu vois donc pourquoi je parlais vraiment d'approche statistique et de rattachement des données brutes à une loi probabiliste. Dans le cas de valeurs discrètes, qui plus est sur des structures rigides, je crois qu'en effet la situation est moins problématique. J'imagine qu'il est alors indispensable de se doter d'un objectif à forte ON afin d'augmenter le pouvoir de résolution et/ou accentuer les contrastes (Nomarski peut-être ?).
Cordialement,
Eddy