Le terme 'onagre' désigne, entre autres, une plante (genre Oenothera) fréquente dans les terrains vagues, les friches et les terrains sablonneux. Elle est de la mème famille que les épilobes.
Elle fleurit la nuit et ses fleurs restent ouvertes en début de journée suivante.
Elle atteint 1m de haut et ses fleurs ont de 4 à 5 cm de diamètre. En France, l'espèce classique est Oenothera biennis L.
Les onagres sont célèbres pour les études de leurs variations par le botaniste H.de Vries. Elles lui ont permis de définir la notion de mutation d'un gène.
(mais il est amusant de remarquer à postériori que, parmi les quelques 2000 modifications observées par de Vries, deux seulement était dues à des mutations telles qu'il les avait définies ! Les autres correspondaient à de nouvelles combinaisons génétiques, des polyploïdies par exemple...)
Lorsque suite au signalement par Catherine de la forme particulière du pollen, j'ai cherché des pieds, j'en ai assez vite repéré non loin de l'hypermarché de Privas-Alissas.
Mais en vérifiant l'identité des plantes dans la nouvelle" flore méditerranéenne" du CBNMed, j'ai découvert qu'il s'agissait à cette place d'une espèce proche d'origine nord américaine :
Oenothera pycnocarpa Atk.&Bartlett . Elle se distingue par sa plus grande taille, sa floraison plus tardive : fin juillet à aout face à juin-début juillet, et surtout par sa tige ponctuée de rouge.
A noter également sur le cliché en proxi la présence de fils collants formés à l'intérieur des anthères et qui relient les grains de pollens en chaines et qui doivent favoriser l'adhésion du pollen sur les papillons qui visitent habituellement ces fleurs. Ils sont nommés "filaments de viscine" dans la littérature. (Nous en avions parlé dans ce sujet: viewtopic.php?f=125&t=14247&p=77251& suite à des images de pollen de Fuchsia viewtopic.php?f=150&t=14241&p=77184#p77184 )
Son pollen comme celui de l'espèce principale du genre, a une forme tout à fait particulière en triangle, liée à sa structure triporée avec vestibule, que l'on retrouve dans tous les genres de la famille (Circea, Epilobium, Ludwigia indigènes et Fuchsia exotique!). Cela en fait un sujet intéressant pour des clichés macro/micro et pour des tests de matériels en zedification...
La taille d'un grain est de l'ordre du 1/10e de mm (100 µm).
intérieur d'une anthère: 9x sur capteur du Sony NEX7, macro en fond noir latéral (1 flash à droite de l'objectif EPI 10x et Nikon 180 mm comme lentille de tube)
grains sur le filet d'une étamine: 18 x sur capteur, macro en fond noir latéral (objectif Mitutoyo 20 x et Nikon 180 mm comme lentille de tube)
pollen sur filet étamine ; 18 x fond noir épi
grains de pollen au microscope : 33 x sur capteur, diascopie fond clair, CID (objectif 20 x et projectif 1,67 x)
un grain isolé : 67 x sur capteur, microscopie épiscopique fond noir (mais pétale jaune en fond! objectif Neo 40 x et projectif NFK 1,67 x)
A noter: la présence entre les grains de pollen de filaments visqueux de viscine, est visible mème sur les clichés au MEB
(voir par exemple: http://remf.dartmouth.edu/images/botani ... rce/5.html
ou l'image MEB de Patrice sur "le naturaliste" download/file.php?id=34330 )