de declic72 » 06 Avr 2011 21:55
Bonsoir à tous,
Je ne résiste pas à l’envie d’apporter quelques compléments mais il m’est difficile de faire court…
Pour la photo traditionnelle, j’utilise généralement le RAW. Il se dit beaucoup de choses sur ce format parmi les photographes amateurs ou professionnels. Il faut sans doute démystifier à beaucoup d’endroits son utilisation.
Pour commencer, ce format n’est pas plus dur à utiliser que n’importe quel autre. Il demande, certes, un peu de pratique et un peu d’essais préalables.
Beaucoup de ses inconvénients, poids des fichiers et lenteur de l’enregistrement ont été surmontés avec les nouveaux boîtiers et les cartes mémoire qui sont de plus en plus rapides en ne cessant d’augmenter en capacité.
A la prise de vue, il n’y a pas de contrainte particulière ni changement au niveau des techniques de base.
Ce format a pour caractéristique particulière de générer un fichier « brut de fonderie ». On récupère, en fait des données numériques propres à chaque pixel chacun spécialisé dans la capture des trois couleurs de base bleu vert rouge, le tout matricé suivant une répartition sur le capteur, dite de Bayer ( dans le cas le plus général). Ces informations sont codées sur 12 voire 14 bits.
Avec tout ce fatras, au final, il faut recomposer l’ensemble de l’image. En RAW, ce travail n’est pas fait par le logiciel intégré dans l’appareil mais par un logiciel, dit de dématriçage, en postproduction sur l’ordinateur. Caméra RAW intégré à Photoshop est là pour faire ce travail mais il en existe bien d’autres. Il sera donc nécessaire d’apprendre à maitriser ce type de logiciel, passage incontournable avant de se servir du logiciel de retouche spécifique. Cela dit, tous les logiciels de dématriçage peuvent être utilisés à maxima ou à minima. A maxima, cela veut dire que l’on peut effectuer pratiquement tout le travail de retouche avec le logiciel de dématricage sans utiliser Photoshop par exemple. A minima, on ne se sert du logiciel de dématricage uniquement que pour transformer le fichier RAW en un fichier de format lisible et exploitable par n’importe quel logiciel de retouche ( JPG, TIF etc..).
Rien de bien compliqué, si ce n’est qu’il faut savoir qu’en RAW, la dynamique d’enregistrement des luminances de chaque couleur de base reste linéaire et non logarithmique comme en JPG. Cela a pour effet de délivrer une image de base dont le rendu semble assez fade puisque ne correspondant pas à la courbe de réponse physiologique de l’œil humain. En clair, on sera forcément ( dans beaucoup de cas) obligé d’adapter la courbe de contraste. Là encore, c’est une affaire de sensibilité et d'appréciation du rendu si l’on ne veut pas rentrer dans des considérations tenant à la théorie de la colorimétrie.
Quel est l’intérêt du RAW ?
On dira que le principal avantage portera sur le rendu des couleurs et l’amélioration au final de la dynamique générale de l’image. D’une part, cela est dû à l’information à la base qui est plus importante puisque, au moins codée sur 12 bits au lieu de 8 pour le JPG. D’autre part, le travail préalable dans le logiciel de dématriçage en post production permet plus de finesse au niveau de certains ajustements, la balance des blancs notamment.
Pour le reste, il ne faut pas trop se leurrer, le RAW ne fait et ne pardonne pas tout. En particulier, il n’améliorera rien de plus en matière de piqué de l’image.
Il y a tout intérêt à obtenir un bon cliché dès le départ. Netteté et exposition correcte, maitrise de la profondeur de champ doivent toujours être au rendez-vous. Le RAW n’est pas un remède miracle à la mauvaise photo. Il n’améliorera rien . Il permet seulement d’exploiter au maximum des informations de base. Informations qui sont conservées quasiment dans leur intégralité au niveau du fichier contrairement au JPG qui en élimine un certain nombre à travers son système de compression, dit destructif.
Il nous faut donc ne pas perdre de vue que ce format ne dispense pas de maîtriser les basiques de la photographie.
Je souscris totalement au fait que le poids des fichiers est un gros handicap pour le traitement en stacking puisqu’il faudra produire un fichier dans un format exploitable par le logiciel de stacking. On n’est pas obligé d’utiliser le JPG. Le TIF est supporté par ZP par exemple et je pense Zeren et Hélicon. Ce sera tout de même meilleur à la base que du JPG. Maintenant, je ne sais pas si les logiciels de stacking donneront de meilleurs résultats pour autant car dans ce domaine, je balbutie, pour ne pas dire je galère.
En microscopie, l’intérêt du RAW est, à mon avis, conditionné par le type d’objet photographié. Là où l’espace colorimétrique est réduit et la dynamique restreinte, je n’en vois guère l’utilité. En mycologie notamment, je n’ai pas vu de différence très perceptible, tout du moins en fond clair. Pour les autres techniques je n’ai pas encore d’expérience.
J’ai sans doute été un peu long et il y aurait encore beaucoup à dire et à nuancer sur ce fameux RAW. Il n’est pas à utiliser de façon systématique mais on aurait tort de s’en priver dans certaines situations. Là encore tout dépend de l’objectif final que l’on veut atteindre.
Fervent défenseur de son utilisation en photo traditionnel, j’avoue qu’en microscopie j’en suis, pour le moment revenu à l’utilisation du JPG. Peut-être est-ce aussi par manque d’expérience car la photomicroscopie ainsi que la macrophotographie sont des domaines qui m’étaient encore étrangers il y a encore quelques mois.
Amicalement
Dernière édition par
declic72 le 07 Avr 2011 21:12, édité 1 fois.