A l’aide d’une lame de scie à métaux, je l’ouvre. Il montre trois loges. Les deux loges du bas sont tapissées par un cocon de soie, celle du haut non.
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L-1378 Nid Delta unguiculatum mur E PB 72 Chenu 091216.jpg (86.02 Kio) Vu 8663 fois
Le premier et le second cocon, vraisemblablement tissés par la larve, contiennent chacun une nymphe, ou au moins une larve en cours de nymphose. A l’extérieur du cocon, un paquet de petites crottes (de la larve), et une chenille momifiée.
- contenu de la première loge
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L-913 nymphe Delta unguiculatum loge 1 mur E PB 72 Chenu 091216.jpg (89.57 Kio) Vu 8663 fois
- contenu de la seconde loge
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L-915 nymphe Delta unguiculatum loge2 mur E PB 72 Chenu 091216.jpg (86.75 Kio) Vu 8664 fois
Par contre, la loge du haut contenait bien une chenille momifiée, quelques crottes, mais point de nymphe, ni de reste visible de nymphe.
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L-8249 Nid Delta unguiculatum carrée mur E PB 72 Chenu 091216.jpg (172.67 Kio) Vu 8663 fois
Par contre, une pupe que je pense appartenir à un diptère.
- contenu de la troisième loge
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L-916 Nid Delta unguiculatum loge 3 mur E PB 72 Chenu 091216.jpg (68.91 Kio) Vu 8664 fois
Que conclure ? Que les larves se nourrissent bien des chenilles mises par la mère dans chaque loge du nid, et que l’unique chenille de la loge suffit à nourrir la larve jusqu’à sa nymphose. Que les larves se tissent un cocon de soie qui n’englobe ni les crottes ni le cadavre de la chenille juste avant la nymphose. Enfin qu’un diptère vient s’immiscer dans le couple guêpe – chenille.
La larve de guêpe de développe exclusivement aux dépens de la chenille. C’est une relation à long terme donc de type parasitaire et non pas une relation de prédation. Mais à la fin du développement de la larve de guêpe, la chenille meurt. La guêpe est donc un parasitoïde (rappel : un parasite ne tue pas, sauf exception, sa proie). Mais la petite pupe, supposée de diptère, semble avoir éliminé la larve de guêpe, c’est donc le parasitoïde d’un parasitoïde, cela pourrait être un cas d’hyperparasitoïde. Berland (1928) [Faune de France, 19, Hyménoptères Vespiformes II] cite comme parasite d’
Eumenes unguiculata (=
Delta unguiculatum)
Chrysis ignita, qui est un hyménoptère Chrysididae. Le seul diptère parasite d’Eumenidae cité par cet auteur est
Toxophora maculata, un Cecidomyiidae, hyperparasitoïde de
Eumenes pomiformis.
En résumé, nous avons affaire à un cas d’hyperparasitoïde très probable, sans pouvoir identifier le diptère hyperparasitoïde.
Cordialement
Gérard Breton