Un des premiers réglages que l'on apprend à faire sur microscope après la mise au point et l'ouverture du diaphragme, est le réglage de l'écart interoculaire.Gérard Weiss dans viewtopic.php?f=39&t=23754#p131705 a écrit:Par exemple, j'avais posté sur le portail du forum un topo pour pouvoir faire des observations en stéréo directement avec un microscope binoculaire (un procédé très ancien de Ernst Abbe il me semble). Le résultat est spectaculaire, par exemple avec un 63x à correction d'épaisseur de lamelle sur une préparation de diatomées dite "en vrac" ou "étendue", les diatomées étant vues souvent inclinées au lieu d'être à plat comme d'habitude, ce qui permet de bien mieux voir leur forme réelle en 3D. On a l'impression de plonger dans un autre monde...
Mais tout était plat au début, et il m'a fallu quelques jours pour que mon cerveau arrive à me créer une représentation en relief
Nota : Le résultat est par contre médiocre en photographie. Pas d'explication.
Nos deux yeux doivent être dans l'axe des 2 oculaires pour fournir 2 images fusionables identiques, donc apparaissant comme "plates".
Si on place les pupilles de coté, on va obtenir 2 point de vue un peu différents et donc exploitables par notre cerveau pour voir le relief des objets. Attention toutefois à placer les yeux dans la bonne position car si le déplacement est inverse, on verra les objets en pseudoscopie (relief inversé).
L'idée pour la stéréoscopie de 2 pupilles latérales ou de 2 demi pupilles est ancienne . On l'attribue à Abbe au XIXe.
Le microscopiste Ramon y Cajal l'a exploité pour produire des images 3D au début du XXe (publication de 1918).
J'ai présenté ce principe en 2003
(voir: http://www.microscopies.com/DOSSIERS/Ma ... opie-1.htm )
A noter, les stéréomicroscopes de type CMO correspondent en fait à cette contruction!
Ce principe a été combiné dès la fin du XXe sur des microscopes classiques avec l'usage des filtres polarisants pour produire des bricolages de microscopes stéréoscopiques à fort grossissement. C'est décrit par des auteurs allemands, par exemple dès 1975 dans la revue "Mikrokosmos" par G.Göke.
des ingénieurs de PZO ont conçu un autre développement matériel avec des "préoculaires stéréoscopiques".
(voir mon article http://daniel.nardin.pagesperso-orange. ... %20PZO.htm )
Zeiss a repris cette idée en 1998 et a commercialisé un système
(cf mon article de 2003 cité ci dessus)
Cela a aussi été repris bien plus tard par les amateurs français et c'est le système décrit par Gérard Weiss sur le naturaliste: http://www.lenaturaliste.net/portail/ar ... inoculaire
Ces dispositifs fonctionnent bien pour peu que l'on soit pourvu d'une perception stéréoscopique "normale". Je suis d'accord avec l'idée de "plonger dans un autre monde" de Gérard. C'est cela le miracle la stéréoscopie ou 3D relief!!
Ils sont surtout utiles autour du grossissement de 200x qui est bien au delà du maximum des plus puissants stéréomicroscopes. Et au delà, la réduction de la profondeur de champ réduit l’intérêt de ces dispositifs et cela explique à mon avis le moindre intérêt trouvé par Gérard aux photos par rapport à la vision stéréo au oculaires ou l'on peut aider le cerveau à construire son image mentale par le déplacement fin de la mise au point.
Actuellement, un autre système est possible pour obtenir des images 3D à fort grossissement:
le passage par une carte de profondeur construite à partir d'une série d'images à mise au point étagée.
il serait intéressant de comparer des vues 3D de mèmes sujets obtenus avec différentes techniques:
- prise de vue convergente (cf stéréomicroscope Greenough)
- demi pupille d'un objectif ( Abbe, stéréomicroscope CMO, Sojecki PZO, dispositif Zeiss de 1998, amateurs avec polarisants...)
- série focale suivie de zédification et travail via la carte de profondeur par les logiciels comme Zerene ou Helicon focus.