Merci pour le signalement de cet article du tracéologue Hugues Plisson, dont l'intérèt va bien au dela de cette association d'objectif.
J'en recommande la lecture par tous les amateurs de macrophotographie avec augmentation de la profondeur de champ.
L'objectif de l'auteur est en fait dans cet article :
1) de préciser l'intérèt des différents systèmes de restitution du relief en tracéologie,
2) de nuancer les discours des fabriquants de "microscopes numériques",
3) de montrer les possibilités de la photogrammétrie classique, limitée au rapport 1,
et 4) surtout d'expliquer les bases de la zedification qui permet au dela du rapport d'agrandissement d'image 1x, en plus de la documentation, une restitution 3d avec les logiciels ad hoc .
Cette dernière partie est un excellent résumé de la technique de focus-stacking ou zedification, et une bonne présentation de quelques uns de ses usages scientifiques.
La restitution 3D va au dela des usages des amateurs, mais il faut noter que l'évolution du matériel informatique la rend semble t il utilisable à un cout faible grace à des logiciels en source libre.
Il faut noter que Hugues Plisson est un utilisateur de longue date de microscopes Olympus métallographiques de la gamme des BHM. Je savais qu'il appréciait la compacité des BHMJ qui peut en permettre l'usage sur le terrain dans des expéditions de fouilles en Russie. (il peut prendre le microscope portable en bagage de cabine). Mais j'ai découvert dans cet article qu'il avait aussi un BHM équipé d'un illuminateur plus récent et monté avec des optiques UIS ( et des prismes pour epiDIC !)
A coté, l'usage d'un télé 200mm comme lentille de tube pour des objectifs à l'infini olympus ne surprend pas. Elle va dans le sens de la réduction du microscope métallographique numérique à ses constituants de base: un objectif à l'infini sur une lentille de tube, associés à un capteur (boitier reflex) et à un rail de mise au point.
Malpertuis a écrit:j'ai vu ce "curieux" montage d'un objectif de microscope monté au bout d'un 200 mm servant de tube II? La qualité du premier ne risque-t-elle pas d'être compromise par ce montage ?
Ce montage n'a rien de curieux. Il est utilisé depuis un certain temps par des amateurs et illustré par exemple sur le forum "photomacrography".
Les objectifs de microscope à l'infini nécessitent une lentille de tube, mais pas de correction de l'image qu'ils fournissent à l'infini. Il semble donc que la lentille de tube n'a pas besoin de caractéristiques particulières à partir du moment ou elle est de qualité. Une simple lentille de 200mm de focale oblitérerait les résultats. C'est mieux avec un doublet achromatique et on peut penser qu'avec un bon téléobjectif, c'est aussi de qualité. En tout cas cela a été validé par Hugues Plisson qui, comme tout chercheur, est exigeant sur la qualité. Pour lui, avec un bon télé zoom : "on distingue aisément la différence entre les objectifs métallographiques achromatiques et semi-apochromatiques".
Fred, que l'on ne peut soupçonner de compromis avec la qualité, confirme dans son message précédant !!
J'ai fait comme lui des essais, mais avec un 180mm F:2,8 ou un 200mm F:4, je ne constate pas de différence avec les résultats de bonnettes achromatiques. J'utilise donc ces optiques que je trouve finalement plus confortables.
Il est bien évident, comme le rappelle d'Alain (Maraussan)que ce montage concerne les objectifs de microscope à l'infini.
Il indique ensuite que la mise au point de l'objectif utilisé en lentille de tube doit être bloquée sur l'infini. C'est la recommandation des constructeurs qui suit la théorie optique. Cependant, il y a des témoignages de microminéralogistes qui s'écartent de cette règle sans se plaindre de perte excessive de qualité, donc à chacun de voir s'il veut assurer la qualité maximale ou s'en écarter pour des raisons de confort de pratique...
Maraussan a écrit:Une focale photo de 200mm permet de couvrir le champ d'un capteur full-frame (23x36mm environ).
Les capteurs plus petits doivent utiliser un objectif photo de plus petite focale (le calcul est simple : c'est proportionnel).
Il est préférable de dire qu'une focale de 200mm assure le grandissement nominal de l'objectif de microscope sur le capteur. Il est possible de s'écarter de ce grandissement nominal en changeant de focale car la variation de grandissement sera en proportion du changement de focale.
D'autre part, la focale de 200mm ne garantit pas la couverture du capteur full frame. Il faut de plus que ce 200mm soit assez ouvert. C'est en cela que les télé zoom peuvent pècher, en plus de la qualité, et que les amateurs préfèrent des doublets de bon diamètre comme lentille de tube.
Mes essais avec un 80-400mm Nikon sur un capteur full frame, ont montré ce problème de vignetage aux courtes focales du zoom.
Alors que en passant de F:5,6 du zoom à F:4 du télé, c'est correct, le vignetage disparait.