Bonsoir à tous,
J'espère ne pas trop vous saturer avec ce sujet, mais il est très complexe...
@Jean-Marie: les charges électriques ne sont pas sur les fibres, mais à l'intérieur, incluent dans la fibre pendant l'étirement du polypropylène en solidification. La qualité de ces fibres dépendra de la fabrication et certaines sont prévues pour être lavable.
Je vais essayer de faire clair et court:
1. Ce bla-bla concerne les masques chirurgicaux jetables.
2. D'un point de vue écologique, il serait souhaitable de pouvoir les utiliser plus d'une fois.
3. Il existe des essais. Les résultats de "Que-choisir" ont montré qu'il est possible de laver ces masques 10x à 60ºC en restant dans les normes.
https://www.quechoisir.org/actualite-ma ... er-n85015/NB: Ils ont testé des masques Type I (EN14683) et non type II. D'après la norme EN14683:2019, les masques de type I doivent retenir ≥ 95 % des particules d'une moyenne de 3 µm. Les masques de type II retiendront ≥ 98 % des particules de 3 µm.
Le masque Leclerc ne retient "que" 90 % des particules ≥ 3 µm après 10 lavages et ne devrait plus passer selon cette norme.
4. Mes résultats ont montrés que la filtration n'était que de 30 à 60% après un seul lavage à 60ºC.
5. Pourquoi cette différence ?
La norme EN14683 exige une suspension de Staphylococcus aureus (bactérie qui a un diamètre d'environ 1 µm qui fait des cluster) pour faire le test de filtration. Cette norme ne mentionne pas la présence d'une couche de fibres électrostatiques !
J'ai utilisé un compteur de particules deux canaux qui a mesuré les particules en suspension dans l'air qui ont des diamètres de ≥ 0.5µm et de ≥ 0.7µm.
Pour ces masques, la rétention se fait d'une manière mécanique et électrostatique. Le lavage maintient probablement la porosité des mailles mais élimine l'électrostativité de la couche intermédiaire.
Je ne sais pas si les masques de type I possède une couche électrostatique.
6. Concernant la transmission d'un virus, il faut distinguer celle par les gouttelettes et celle par les aérosols. Actuellement, la transmission du Covid-19 semblerait possible par les aérosols.
7. Conclusion 1: Si le/les lavage/s permettent la rétention des bactéries de ≥3µm, la diminution de l'électrostativité qui n'est pas testée va rendre le filtre beaucoup moins efficace pour les aérosols contenant des virus.
8.Conclusion 2: Il peut paraître surprenant que la norme EN14683 ne mentionne rien de la couche médiane électrostatique, surtout que cette propriété est essentielle pour retenir les particules/virus plus petits que ≤3 µm.
- Cela montre que ce type de masque n'était pas prévu pour l'usage que l'on veut en faire actuellement.
- La norme devrait être modifiée par l'ajout d'un test d'électrostativité.
- Afin de permettre la réutilisation de ces masques, une méthode devrait être
officiellement proposée qui prend en compte l'électrostativité.