Bonjour,
Senecio vulgaris L. le séneçon des oiseaux. Sur un talus en Normandie (Percy, avril 2017)
Les appellations vernaculaires sont nombreuses : Petit Séneçon, Séneçon des oiseaux, Toute-venue, Grand Mouron, Séneçon commun …
En italien : Senecione, Erba-spelliciosa, Pie d’ucccelino …
Et en anglais : Sision, Grunistule, Chickenweed, Grinning-swallow, Pig-flower…
J'en passe tant cette plante est citée dans la tradition.
Cette espèce de 8 à 40 centimètres est commune dans les terrains vagues, les jardins, sur les talus, les vieux murs, les bords des chemins. D’après LABADILLE elle croît dans des milieux secs et neutres dans le groupement Stellarietea media, classe du mouron-blanc.. Les capitules ne montrent pas de fleurs ligulées périphériques. Ils sont composés seulement de fleurons tubuleux (groupe des tubuliflores).
Le calicule basal se compose de 8 à 10 bractées à pointe noire, environ 4 fois plus courtes que l’involucre. C’est une plante annuelle, parfois bisannuelle ou même devenant pérennante.
Les feuilles sont alternes, pennatilobées, les supérieures sessiles, engainant la tige.
D’après ROMAGNESI et WEILL, l'espèce est assez variable. Ses graines sont recherchées par les petits oiseaux. La plante est, en outre, émolliente et rafraîchissante et a été employée contre l’épilepsie, la goutte, les douleurs d’origine rhumatismale.
Certains auteurs parlent même d’une « adventice » mais cette appellation est trop connotée en terme d’agroécosystème, de « mauvaise herbe ». Aussi nous ne la retiendrons pas. Laissons cela aux techniciens agronomes, l’humble séneçon était là bien avant eux.
Pour l'étymologie du nom générique, c'est assez limpide :
du latin senecio ou senecion issu de senex « vieillard » à cause des achaines (akènes) couronnés par une aigrette de poils blancs. Cela évoquerait des têtes de vieillards chenus, blanchies par l’âge.
Le dictionnaire grec d’Anatole BAILLY donne bien Σενεκιων « Senecion » en graphie latine mais il s’agit là du nom d’un consul romain, QUINTUS SOSIUS SENECIO, qui a œuvré sous les règnes de Domitien et de Trajan et cité par PLUTARQUE dans « Les vies parallèles des hommes illustres » Thésée 1 et Dion 1. Fausse piste mais l’homonymie est intéressante !
Bibliographie
P. FOURNIER, Les Quatre Flores de France, Corse comprise, 1961
BLAMEY & GREY-WILSON, La Flore d’Europe occidentale, édition 1991
ROMAGNESI & WEILL, Fleurs sauvages de France et des régions limitrophes, Tome 2, 1977
LABADILLE, Fleurs et milieux naturels de Normandie, 2007
A. BAILLY, Dictionnaire Grec-Français, 1950 seizième édition