Bonsoir,
Comme promis dans un post précédent, voici quelques remarques sur la compatibilité entre les stéréomicroscopes Leica MZ6 et des statifs américains avec diascopie.
Nous avions, pour nos stéréomicroscopes Leica MZ6, un socle Leica épiscopique à colonne courte de 29 cm de hauteur. Faire de la diascopie relevait du bricolage intégral, disque N/B ôté, bino posé sur un support en bois (si, si…) dans lequel nous glissions une lampe plate, ronde, à leds, et à grand renfort de papier calque pour homogénéiser l’éclairage du champ.
J’ai testé un statif diascopique VSI 76 mm high track stand, acheté chez Denis Bernard, de COFEMO [contact@cofemo.fr]. Ce sont les résultats de cet essai que je rapporte ici.
1– Description du nouveau statif.
Colonne haute de 50 cm. Socle en alliage léger, large et ergonomique, crémaillère à mouvement rapide et mouvement micrométrique (boutons coaxiaux). Le socle inclut une alimentation 220 v, avec un interrupteur général, et deux boutons de réglage 1) intensité lumineuse diascopie 2) intensité de l’alimentation épiscopique qui ressort sur le dessus du porte-corps du microscope en 6, 12, 24 v (je n’ai pas pris d’éclairage épiscopique, j’utilise un éclairage à fibres optiques, avec une lyre qui se fixe sur la colonne).
La diascopie est assurée par des leds. Il y a en outre un disque noir/blanc de 95 mm de diamètre.
La mécanique est très sérieuse (mouvements fermes mais pas durs), la stabilité et la rigidité sont très bonnes, et la finition irréprochable.
La potence qui supporte le corps de stéréomicroscope pourrait accueillir tout corps de stéréomicroscope de 76 mm de diamètre, mais le catalogue de VSI propose des potences pour les autres diamètres existant.
2– La fonction diascopie
La plage de réglage de l’intensité lumineuse des leds est honnête ; l’éclairage est encore suffisant pour les grandissements maximum.
A l’œil nu, l’éclairage du champ est assez homogène, par exemple pour un tri de plancton dans une boite de Petri, c’est à mon goût suffisant. La photo objective un éclairage hétérogène (et un vignettage qui n’est sans doute pas imputable au statif diascopique…), surtout avec un traitement « niveaux automatiques » sous Photoshop Elements d’une prise de vue fortement sous-exposée (préobjectif 1x, zoom 0,63x, quel que soit le réglage d’intensité des leds).
3– Utilisation des différents préobjectifs
Préobjectif 2x : il est impossible de faire la mise au point sur un objet mince, au plus bas de la colonne : il faut surélever l’objet d’environ 38 mm. Une solution alternative serait d’inverser la potence (flèche rouge). J’ai vérifié que le corps du stéréomicroscope peut se fixer dans la potence retournée. Il semble qu’un tel retournement a été prévu par le constructeur, mais il reste deux trous à percer et tarauder pour pouvoir fixer les vis (flèches bleues).
Préobjectifs 0,5x, 1x, et 1,5x = aucune remarque.
Préobjectif 0,32x : la colonne courte du statif Leica n’offrait pas assez de débattement pour utiliser le préobjectif 0,32x, dont la distance de travail était supérieure à la longueur de la colonne. Le nouveau statif VSI le permet, et on peut même observer un objet jusqu’à 175 mm d’épaisseur. Avec le préobjectif 0,32x, au zoom minimum (0,63x), le champ couvert est légèrement supérieur à celui de la fenêtre diascopique (106 mm contre 93 mm, soit 114 %), mais le champ est suffisant pour la photo avec la sortie photo Wild/Leica , oculaire photo 10x, et complément 0,32x. Avec les préobjectifs 0,5 ou plus, tout le champ est éclairé.
4– Le mouvement micrométrique : un luxe
Les essais que j’ai faits ne m’ont pas montré d’utilité du mouvement micrométrique. Peut-être un usage prolongé avec le préobjectif 2x, et un zoom 4x (soit G=80 x avec des oculaires 10x) révèleraient-ils, dans certains cas, l’utilité de ce mouvement lent, mais je n’ai pas testé. Le mouvement rapide est suffisamment doux, ferme et précis pour permettre les réglages dans tous les cas. De plus, la profondeur de champ est importante sur un stéréomicroscope : nous ne sommes pas dans le cas d’un microscope. Les mouvements sont suffisamment fermes pour « tenir » un MZ6 + sortie photo + Nikon D80 sans descendre. Je n’ai pas trouvé de réglage de la fermeté du mouvement.
5– La colonne et la crémaillère
Bien que la crémaillère du VSI ressemble beaucoup à celle du Leica, les dimensions sont légèrement différentes, je n’ai donc pas tenté de monter le porte-potence du VSI sur le Leica (ni l’inverse). Il faudrait en outre démonter l’alimentation bas voltage de l’épiscopie.
La colonne reçoit sans problème la pince de fixation de la lyre des fibres optiques du Leica.
6– Conclusions
C’est du bon matériel, qui apporte la diascopie à un prix nettement inférieur au tarif Leica.
Comme disait Pierre H. « bienvenue dans le monde hallucinant des prix Leica. ». Nous allons sans doute acheter un second, voire un troisième socle diascopique VSI dès que nous aurons quelques rentrées d’argent, mais nous les commanderons sans le mouvement micrométrique : il y a une différence d’environ 160 euros entre les deux.
Suite logique, nous allons mettons en vente un statif Leica pour MZ6 etc…, colonne courte, sans diascopie, avec disque N/B ; il y en aura au moins un autre plus tard.