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Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 23 Déc 2017 16:20
de Gérard-Breton
Bonjour à toutes et tous,

Personnellement, ça ne me choque pas qu'il y ait au bout d'un piquant d'oursin une zone différenciée où le stéréome devient compact. Pensons à tous ces oursins qui creusent une alvéole dans les roches calcaires (mais aussi d'autres roches bien plus dures...). Ils creusent par le bout des piquants, ceux-ci étant animés d'une rotation lente. Un tel épaississement serait une adaptation que l'on peut facilement comprendre.
Mais il faut remarquer que les variations morphologiques des piquants d'oursins peuvent être importantes, et pas seulement chez les cidarides : piquants aplatis, hérissés d'épines, se terminant par une corbeille. La liste serait longue.

Cordialement

Gérard Breton

Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 24 Déc 2017 08:40
de 6le20
Bonjour à tous !

Effectivement Gérard, les piquants des oursins réguliers sont bien différenciés : ceux du dos sont longs et pointus, assurant leur rôle défensifs, ceux de la base étant courts et visiblement pourvu ici d'un système anti-usure.

La lanterne d'Aristote est composée d'une cage cartilagino-ligamentaire où se trouvent 5 dents qui ressemblent à des incisives de rongeurs et qui comme elles poussent en continu en s'auto-affutant. Ce sont elles qui fournissent l'essentiel du creusement des cupules où se nichent ces échinides. C'est un redoutable outil de broutage/broyage qui décape la roche jusque dans la partie "ameublie" par actions chimiques et bactérienne, à la base des organismes ingérés.

Une mauvaise image de dent (c'est la seule que j'ai sous la main :
12a 9-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche 12a 9-LG.jpg (63.04 Kio) Vu 4742 fois

Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 24 Déc 2017 18:48
de Gérard-Breton
Bonsoir Sylvain, tous,

Sylvain, je me permets pour une fois de ne pas être d'accord avec toi. Ce sont les piquants et pas les dents de l'oursin qui creusent les alvéoles (même si les dents peuvent y participer pour une petite partie). Les piquants sont animés de lents mouvements de rotation autour de leur position d'équilibre. Au bout d'un certain temps de creusement, les oursins en alvéole ne peuvent plus en sortir et les mouvements qui mettraient les dents en contact avec la paroi de l'alvéole ne me semblent guère possibles, en particulier pour les oursins plus ou moins aplatis. L'alvéole reflète exactement la forme de l'oursin, piquants compris. Ces oursins "prisonniers" de l'alvéole qu'ils ont creusée posent un autre problème que je ne n'avais jamais envisagé(et je ne sais pas si quelqu'un a travaillé la question) : comment ces oursins se nourrissent-ils ? Les oursins "libres" se déplacent sur le rocher et leurs dents broutent au passage le biofilm qui recouvre le rocher. En laissant éventuellement une trace au passage qui est connue sous le nom de Gnathichnus pentax. J'avais crée il y a déjà pas mal de temps une nouvelle ichnoespèce Gnathichnus stellarum qui est aujourd'hui considérée comme synonyme de G. pentax, pour des raisons nomenclaturales que je partage. Je joins le pdf de cette publication.



Il y a un développement sur la lanterne d'Aristote.

Bonne lecture

Cordialement

Gérard Breton

Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 24 Déc 2017 21:38
de Klaus
Bonsoir Gérard,

mon avis: On peut faire une coupe du dent/pique et puis on sera sûr . je pourrais faire si on me donne une échantillon!

Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 25 Déc 2017 07:47
de 6le20
Bonjour à tous !

Gérard-Breton a écrit:Sylvain, je me permets pour une fois de ne pas être d'accord avec toi. Ce sont les piquants et pas les dents de l'oursin qui creusent les alvéoles (même si les dents peuvent y participer pour une petite partie). Les piquants sont animés de lents mouvements de rotation autour de leur position d'équilibre.

Et tu as raison, ne connaissant pas ces mouvements des piquants inférieurs, j'avais attribué le creusement de ces cupules à l'action des dents.

Je n'ai jamais observé d'oursins piégés par leur alvéoles, mais cela me rappelle le cas de mollusques lithophages qui finissent étouffés par la coquille de leur prédécesseur. Chez Lithophaga, ou Barnea, En cassant du caillou littoral, j'ai pu observer jusqu'à 3 occupants successifs.

Vue la profondeur de certaines cupules creusées par les Echinides, je pense qu'il y a là aussi générations successives d'artisans. Mais se retrouver coincé dans une alvéole trop étroite nécessite de longues pauses digestives pendant lesquelles la croissance continue. C'est le cas des Mollusques continentaux qui digèrent en développant leurs coquilles. Tes observation laissent à penser qu'il en va de même pour les oursins réguliers.


Klaus a écrit:Bonsoir Gérard,
mon avis: On peut faire une coupe du dent/pique et puis on sera sûr . je pourrais faire si on me donne une échantillon!

Euh..., en dehors d'une légitime curiosité, quelle serait l’intérêt d'une coupe de dent ?
De toute façon, personnellement, je n'ai sous la main que deux minuscules exemplaires, il vaudrait mieux travailler sur des dents d'adulte.

Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 25 Déc 2017 07:53
de 6le20
Bonjour again !

Un article intéressant sur la structure des dents d'oursins sous forme de pdf.

Sea urchins have teeth? A review of their microstructure, biomineralization, development and mechanical properties

Résumé
Les oursins possèdent un ensemble de cinq dents qui s'auto-affûtent et qui remplacent continuellement la matière perdue par abrasion. Le remplacement continu exige que chaque dent consiste en une série d'états de développement allant des plaques discrètes dans la prumula, la partie la moins minéralisée et la moins mature, aux plaques et aux prismes à aiguille séparés par une syncytie cellulaire au début de l'arbre de la dent jusqu' à une structure très dense à l'extrémité incisive. Les microstructures et leur développement sont examinés avant une discussion sur la compréhension actuelle des processus de biominéralisation en cours pendant la formation des dents. Par exemple, les parties matures de chaque dent sont constituées de calcite monocristalline, mais les premiers stades de formation minérale (p. ex. carbonate de calcium amorphe solide, ions en solution) continuent d'être étudiés. Le minéral de deuxième étape qui cimente les plaques et les prismes disparates ensemble a une teneur en Mg beaucoup plus élevée que les prismes et les aiguilles de première étape et permet à la dent de s'auto-affûter. D'un point de vue mécanique, la calcite de la dent d'oursin donne de meilleurs résultats que la calcite inorganique, et les aspects de la fonctionnalité de la dent qui sont examinés comprennent les propriétés des matériaux eux-mêmes et le rôle des orientations des plaques et des prismes par rapport aux axes des charges appliquées. Bien que les propriétés et la microarchitecture des dents d'oursin ou d'autres tissus minéralisés soient souvent décrites comme optimisées, cette vue est inexacte car ces superbes solutions au problème de la construction de structures fonctionnelles sont des intermédiaires et non des paramètres d'évolution.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator

Re: Devinette pas nette...

MessagePosté: 25 Déc 2017 12:04
de Klaus
Euh..., en dehors d'une légitime curiosité, quelle serait l’intérêt d'une coupe de dent ?
De toute façon, personnellement, je n'ai sous la main que deux minuscules exemplaires, il vaudrait mieux travailler sur des dents d'adulte.

Alors j´ai comprit Sylvain qu´il ne faut pas te convaicre que ce sont des piquants d´oursin.
J´ai une douzaine fossillé plus ancien du jura. Mais à l´interieur il-y-a seulemet du calcite, les détails sont perdu.