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Ce week-end, j'ai mangé du poisson !... du bar pour être précis, appelé Loup en Méditerranée. Et alors ?... me direz-vous...
Et bien, j'ai dû le préparer et n'ai pas pu m'empêcher de.... l'autopsier.
De part et d'autre du crâne du Dicentrarchus labrax existent 2 grosses otolithes (Sagitta), (une des parties de l'oreille interne des poissons), ce sont celles-ci que l'on trouve conservées à l'état fossile (1).
Seuls les " poissons osseux " (téléostéens) possèdent des otolithes.
Les otolithes présentent généralement une face convexe (face interne) et une face concave (face externe).
C'est donc à titre tout à fait exceptionnel, que j'ai, en cette nouvelle année, le plus grand plaisir et la très grande joie de vous présenter...
.... L' OTOLITHE (Droite) de mon défunt poisson !...
Sagitta (Droite) Dicentrarchus labrax.jpg
Alors, lorsque vous irez chez votre poissonnier préféré n'oubliez pas de lui demander de vous donner les têtes !!! Aucune chance avec la raie, le requin (saumonette), poissons-cartilagineux (Elasmobranches), qui eux ne possèdent pas d'otolithes.
(1) Chaque espèce de poisson possède une forme d'otolithes qui lui est propre. En paléontologie, pour les poissons osseux, c'est bien souvent le seul organe conservé dans les sédiments permettant d'identifier l'espèce à laquelle elle appartient.
Prochains chapitres : anatomie d'une Otolithe et otolithes fossiles.
J'ai, par ce sujet, voulu, en glânant divers renseignements, rassembler en un petit exposé simple les informations souvent diffuses que l'on peut rencontrer sur le web afin d'expliquer ce qu'est une otolithe et quelles sont ses caractéristiques.
Otolithe signifie " pierre d'oreille ", ces " pierres " se trouvent dans le crâne du poisson, juste à l'arrière du cerveau, elles ne sont pas reliées au crâne du poisson, mais flottent librement derrière le cerveau, dans les conduits de l'oreille interne. Il s'agit de pièces calcifiées en contact avec le cerveau qui permettent au poisson de se situer dans son milieu.
Parmi les 3 paires d'otolithes que possède un poisson, la paire d'otolithes sacculaires (*), dénommées "sagittae", sont celles qui ont la plus grande taille et par là-même, celles qui sont les plus étudiées.
(*) Qui se situent dans le saccule. (*) Saccule = Petite cavité de l’oreille interne contenant les récepteurs de la sensibilité à la pesanteur.
iwn0d2.jpg
Ci-dessous, l'on aperçoit, dans chaque oreille, de part et d'autre de la sagitta, deux autres taches blanches ; celles-ci constituent les 2 autres otolithes du poisson : l'otolithe utriculaire et l'otolithe lagaenaire.
Oreille interne gauche et droite d'un poisson : Antimora rostrata
Chez presque tous les poissons, la zone sacculaire est constituée d’une seule et volumineuse otolithe (l'otolithe sacculaire ou sagitta).
Celle-ci est porteuse d'informations (voir annexe à la fin du présent post) permettant d'estimer l’âge du poisson, son état de santé, ses conditions de vie..., (d'après ses couches, marques ou anneaux de croissance) (1) et son identité (d'après sa forme générale). (1) A l'échelle des cycles journaliers et saisonniers.
Par convention, les 2 faces (interne et externe) des otolithes sont toujours représentées partie dorsale en haut. Ce qui veut dire que si la face interne est vue, le rostre de l'otolithe se situera, par évidence, sur le croquis ou la photo : à droite si l'on a affaire à une otolithe gauche et à gauche si l'on a affaire à une otolithe droite !
Pour les actuels, lorsque le choix se présente, (droite ou gauche), la littérature semble privilégier la présentation d'otolithes gauches (sauf caractères particuliers) donc, rostre à droite. En fossiles, on n'aura pas le choix... c'est selon les trouvailles !
Principaux caractères d'une otolithe.
29a71k.jpg
La face convexe représente la face proximale (face interne). La face concave la face distale (face externe).
La face proximale est généralement traversée d'un sillon longitudinal formant un delta ou une fourche côté avant, le sillon est incurvé vers le bas côté arrière.
1pus1z.jpg
Voilà !..., un petit résumé sans prétention qui, je l'espère, vous aura permis de mieux connaître les otolithes sans avoir à consulter l'abondante documentation (parfois rébarbative) présente depuis les années 1980. J'espère aussi que ce post encouragera de nouveaux amateurs à collectionner et à chercher à identifier leurs otolithes actuelles ou fossiles.
ANNEXE :
Texte que vous retrouverez dans le lien qui suit :
dgpedu.jpg
Pour les amateurs, je conseille la lecture du lien suivant assorti de nombreuses planches et photos (un peu long à charger) : Synopsis iconographique des otolithes de quelques espèces de poissons des côtes ouest-africaines - Jan Veen et Kristiaan Hoedemakers. >>>> http://www.wetlands.org/africa/fr/getfi ... 2837a86aee
Dans mon post d'hier je vous parlais des otolithes des poissons. L'homme aussi possède ses "otolithes", ceux-ci sont appelés Otoconies et ont les mêmes fonctions que chez les poissons.
En voici une photo :
Otoconies.jpg
Otoconies de différentes tailles. Vue en microscopie à balayage. Échelle :20 µm
C'est moins spectaculaire que chez les poissons !... mais ils sont d'une grande importance.
A cette époque, la mer qui recouvrait alors la région parisienne était chaude (environ 27 °C) et peu profonde, des poissons tropicaux évoluaient parmi les coraux. La détermination des otolithes est affaire de spécialistes. L'amateur ne pourra, dans le meilleur des cas, que s'approcher du genre... et encore !
Quelques otolithes fossiles appartenant à différents genres - sables auversiens du Bassin de Paris. Etage : Bartonien inférieur Localité : Ronquerolles (95) Age : 40 millions d'années