compter le nombre d'individus dans une touffe

[automne]

Bonjour,
dans le cadre d'un stage je réalise l'étude de 24 pelouses de 100m2 chacune qui prennent le faciès de pâture en été.
Je prévoit d'abord d'appliquer la méthode des quadrats en utilisant un cadre d'un mètre par un mètre. Je quadrillerai ainsi l'intégralité de chaque pelouse en réalisant dans chaque quadrat un inventaire exhaustif. Les quadrats alignés me servirons a tracer des transects, grâce auxquels je délimiterai les associations végétales. Ces associations délimitées, je pourrai faire un relevé phytosociologique via la méthode Braun-Blanquet.

Mon problème est que j'aimerai compter le nombre d'individus de chaque espèce. Comment fait-on quand une espèce ce présente en touffe ?

Merci d'avance pour votre aide.

[jogalago]

Certaines plantes font des rejets, par exemple, dès lors comment faire pour dire ? La plante mère est-elle le même individu que les rejets ?
La notion d'individu n'est pas toujours facile pour les végétaux. Alors pour une graminée où un carex en touradon du style Carex cespitosa, tu peux considérer un individu par touffe, puisque celle-ci reste au même emplacement, la plante mère est vivace et ne "trace" pas autour avec des stolons ou des rejets.
Dans le cas d'autres graminées dont la touffe est plus large et peut s'étendre à une prairie parce qu'il y a des stolons par exemple, tu peux essayer de compter des individus en cherchant les pieds séparables des autres.

Mais, honnêtement, dans le cas des touffes c'est toujours un problème, puisqu'on est souvent face à un complexe racinaire que l'on peut diviser en deux, trois, douze, mille individus. Alors pour certaines espèces je te conseille de noter plutôt l'abondance, si l'espèce recouvre une surface plus ou moins importante ("poa annua clairsemée mais présente dans chaque m² à la proportion de 50 % de la surface" par exemple) C'est plus facile et plus représentatif pour traiter les données. Par contre pour gérer informatiquement, c'est moyen
Bonne chance pour le "quatre pattes dans la prairie" !

[Daniel]

Comme l'a proposé Jonathan, pour éviter la difficulté d'identifier les individus (qui peuvent aussi se réduire à un dans un clone!) les botanistes évaluent de préférence les rapports entre espèces végétales en terme de recouvrement qui est codé en abondance dominance depuis Braun-Blanquet.
Ce document en lien:
http://gepv.univ-lille1.fr/downloads/en ... osocio.pdf
indique les bases de la phytosociologie et donne pages 23 24 les codes d'abondance/dominance habituellement utilisés par les phytosociologues.

Bon travail

[jogalago]

Merci Daniel pour cette doc de phytosocio, je ne la connaissais pas
C'est bien pour trier les infos informatiquement en fait.

[Daniel]

Aux débuts de la phytosociologie, début XXe, le tri et le classement des relevés se faisaient "à la main".
Les développements de l'informatique et de l'analyse factorielle des correspondances dans les années 1980 ont changé les pratiques.
La technique du relevé est malgré tout restée identique avec les 2 coefficients traditionnels d'abondance dominance et de sociabilité.
(mème si leur usage pour les traitements informatiques a du être adapté).

Le livre de JB Bouzillé "Gestion des habitats naturels et biodiversité, concepts, méthodes et démarches" permet d'aller un peu plus loin et indique des logiciels traitant les relevés phytosociologiques.

[automne]

Merci beaucoup pour ces indications. Je pense que je vais devoir me résoudre a utiliser l'abondance-dominance en effet. J'aurais une perte de précision mais autrement c'est irréalisable, surtout sur 2 400 m2 !

Ps : le livre cité par Daniel est en effet très bien. Précis, clair et complet. Contrairement a ce que son titre peu laisser penser il ne parle quasiment que de phytosociologie par contre.