Page 2 sur 4

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 18:55
de baguette
6le20 a écrit:Bonjour tous, Gérard

pour ma part, pour avoir participé à une enquête sur les soit disant "morsures d'araignées", j'ai toujours un doute sur les connaissances arachnologiques de ceux qui établissent le diagnostic...

L'araignée se sert rarement des ses outils de digestion pour se défendre... et je ne vois pas comment un paisible sexagénaire endormi aurait stimulé l'animal pour être attaqué au deux genoux...


+1 et même +10

Demandez donc à votre généraliste, pour peu qu'il ait 30 ou 40 ans de pratique combien de morsures d'araignée AVEREE il a traité dans sa carrière, pour la plupart, jamais ; (accessoirement, posez lui la même question pour les guêpes ou les abeilles).
Et la tégénaire de la grandeur d'une main (même Tegenaria gigantea) j'attends toujours de la voir (comme la sardine du port de Marseille). Les araignées ont la même particularité que les poissons, elles augmentent de taille au fur et à mesure des récits du "pêcheur".

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 19:05
de PierreH
J'ai de nombreuses tégénaires de grosses tailles à la maison : la famille m'appelle alors, on la capture dans une boite transparente que je garde jamais très loin.
On l'observe ensuite puis on la relâche dans le jardin...
Effectivement, elles aiment bien se promener le soir.

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 19:20
de GeLe
J'ai bien lu cet article sur le test Elisa. Cela se pratique après la morsure. A mon avis c'est trop tard.

Quand Yves propose de faire sortir gentiment l'araignée et signale que si cela n'est pas possible, c'est avec regret qu'il va la tuer, j'ai envie de poser cette question : agit-il de même quand il s'agit d'une guêpe ? Chez moi en tout cas on n'a pas ce genre de sollicitude à l'égard des guêpes. Pour quelle raison les araignées devraient-elles avoir droit à un traitement de faveur ? Parce que certaine sont réellement inoffensives. D'accord, mais celles qui sont de toute évidence inoffensives (celles avec de longues pattes et un corps minuscule, comparables aux faucheux), quand elles envahissent un cabinet de toilette et que l'on se prend la tête dans leurs toiles, on ne les laisse pas proliférer. Pourquoi la tégénaire devrait-elle rester en vie dans l'habitation ou être invitée poliment à en sortir ?

Dans ma région on appelait les coccinelles les "bêtes-à-bon-Dieu". Je trouverais malsain qu'une personne adulte tue une coccinelle. Ca ne pique pas et ça mange les pucerons, comme chacun sait. Mais cette histoire de "bon dieu" me met dans la perplexité. Si nous rechignons à tuer à une araignée n'est-ce pas de la culpabilité malsaine inspirée par une religion qui prétend qu'il y a un Dieu "bon" et qui nous a fait perdre le sens de la Nature Humaine qui me semble de plus en plus être foncièrement, héréditairement GUERRIERE.

Les araignées ont des prédateurs dans la Nature, pourquoi ne pourraient-elles en avoir dans nos habitations, qu'elles soient petites ou grosses ?

Tout cela pour essayer de comprendre pour quelle raison, moi-même, j'hésite à les tuer.

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 20:12
de PierreH
Tout cela me surprend :
même les guêpes, frelons et mouches, je les sors sans les tuer...

Lorsque mes enfants étaient petits, je leur ai appris à ne pas écraser les fourmis mais à plutôt les observer : ils ont aussi pu découvrir ainsi les araignées-fourmis.

Maintenant je suis content de les voir s'émerveiller comme moi de la Nature et avoir le réflexe d'ouvrir un livre pour faire une détermination.

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 21:17
de Pascal03
Moi, ce qui m'interpelle, c'est la morsure aux 2 genoux !
un cas isolé, mais qui se serait fait prendre 2 fois d'affilée, de façon symétrique !
Peu crédible....

Si le venin a effectivement été détecté, je pense qu'il faudrait rechercher du coté d'une réaction atypique du patient (victime).

Pascal

P.S. : après, dieu ou pas dieu, merci de laisser les superstitions au placard, ou de les garder pour vous-même ! Si un dieu existait, il serait omnipotent, omniscient, omni "tout ce que vous voulez" , il n'y aurait qu'une seule religion (prouvée par des faits concrets ! pas par les élucubrations de gens qui imposent leurs fantasmes, leurs démons), et personne ne se battrait pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire !
"comme il a peur dans le noir, l'homme crée dieu à son image !" (Cavanna, in "Et le singe devint con !")

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 21:33
de GeLe
Formidable ta réponse, PierreH. Cela confirme mon idée, qui s'est formée au fil des années, que je ne suis pas un Naturaliste.
Observer. Et ne pas toucher. Tout le contraire de ce que j'aime faire. Je suis en train de relire "Introduction à l'étude de la médecine expérimentale" de Claude Bernard. Il explique au XIXème siècle que la vivisection est le seul moyen de faire progresser la médecine. De quoi te dégoûter. Mais tu as tout mon respect pour ton goût pour l'observation seule.

Pascal03, ces deux morsures symétriques peuvent faire penser à un canular, et c'en est peut-être un. Quant à moi, ça ne m'interpelle pas. Une araignée se sentant en danger peut très bien mordre (ou piquer) un genou, passer à l'autre qui se trouve juste à côté car c'est ainsi que l'on se trouve souvent dans son lit, et mordre à nouveau car le danger est toujours là. C'est bien cela le problème avec les araignées, elles ne peuvent s'échapper en volant et on ne s'en débarrasse pas comme des moustiques.

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 09 Sep 2016 21:38
de Pascal03
Oui, c'est plausible.
Mais avoues qu'une bestiole qui se manifeste pour la première fois, et réalise un doublé, c'est suspect.
Comme un débutant qui ferait un "strike" au bowling. avec une piste de plusieurs kilomètres de long... faut chercher l'erreur (genre une piste de bowling concave)

Pascal

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 10 Sep 2016 00:15
de Marc
Bonsoir !
Je tolère à la maison, en zone rurale, disons un quota d’araignées, et seulement les deux espèces « domestiques » : Tegenaria et Pholcus. Les autres espèces (entrées par mégarde) sont remises dehors.
Ma tolérance consiste à accepter, dans certains recoins, la présence de ces petites bêtes qui - faut-il le préciser ? - n’aboient pas, n’ont pas besoin d’être accompagnées pour faire leurs besoins, nous permettent de nous absenter sans avoir à les donner à garder, n’hébergent pas de puces... Elles assurent elles-mêmes leur alimentation, composée de mouches , moustiques, mites, cloportes... Elles prennent à leur charge tous les soins nécessaires à leur santé, à la protection et l’élevage de leur progéniture.
Alors, pourquoi ne pas les garder toutes ? C’est que chaque espèce doit défendre son territoire. L’Homo sapiens, ce super prédateur, doit défendre le sien : la maison. C’est donc presque par devoir civique que j’élimine (principalement par aspiration) l’excédent de population arachnéenne, assurant ainsi non seulement mon intégrité territoriale, mais aussi le bon équilibre démographique de mes commensaux.
Il m’arrive souvent de venir en aide à une Tégénaire, parfois très grosse, prisonnière de la baignoire ou de l’évier. J’utilise pour la saisir le cylindre de carton des rouleaux de papier hygiénique. Plié à une extrémité, il forme un tube fermé. Je présente l’ouverture à l’araignée qui, invitée de la main gauche à avancer, se précipite dans le tube obscur. Même chose pour les araignées errantes : rien de tel qu’un trou noir pour les attirer. Mais l’opération est plus délicate en raison des possibilités de fuite vers d’autres cachettes. Une fois l’animal dans le tube (maintenu fermé par la paume de la main) il est facile de l’évacuer à l’extérieur.
La paume de ma main a souvent eu chaud, dans cette situation où, se sentant prisonnière, la bête aurait pu manifester sa détresse par une morsure... Jamais ! Quant aux Pholcus, suspendus dans leur toile, je les saisis prestement et les tiens dans ma main fermée... Jamais de morsure ! Ces petites bêtes sont inoffensives. J’en témoigne.
Que dire alors de cette espèce de Loxosceles ? Notre qualité de naturalistes nous impose une approche mesurée, sans rejeter à priori les récits concordants sur la dangerosité d’une espèce que nous ne connaissons pas, mais en gardant le doute, l'esprit critique du scientifique. Attendons de plus amples informations, des preuves, des démonstrations.
Sur mon lieu de travail, j’ai pu constater que des collègues, se rendant à l’infirmerie pour signaler une petite lésion sur le corps, revenaient invariablement avec le diagnostic sans appel : piqure d’araignée ! La phobie des araignées est un phénomène très répandu. Il est donc tentant de masquer une incompétence en désignant un coupable dont la condamnation populaire est quasiment acquise.
Faites de beaux rêves !
Marc

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 10 Sep 2016 05:56
de André
Mais avoues qu'une bestiole qui se manifeste pour la première fois, et réalise un doublé, c'est suspect.


J'imagine me faire piquer au genou ( si c'est une araignée cela doit se sentir ) : il me semble que soit ma main part en une fraction de seconde pour aller taper là où il faut soit j'évacue rapidement l'endroit ...mais je n'attend pas une deuxième agression ...à moins qu'il y avait deux agresseurs sur les lieux se donnant un signal pour commettre leur méfait en même temps ! :roll: !

Re: Encore une histoire d'araignée.

MessagePosté: 10 Sep 2016 09:16
de 6le20
Bonjour à tous

baguette a écrit:Et la tégénaire de la grandeur d'une main (même Tegenaria gigantea) j'attends toujours de la voir (comme la sardine du port de Marseille). Les araignées ont la même particularité que les poissons, elles augmentent de taille au fur et à mesure des récits du "pêcheur".

Alain, je suis un naturaliste qui a étudier l'arachnologie avec Jeau-Claude Ledoux, et non un Tartarin distributeur de gasconades. J'ai encore le souvenir précis de l'animal près de ma main et je puis vous assurer que l'animal mesurait dans les 13 à 15 cm d'envergure en déplacement (où les pattes sont un peu repliées) et le corps pas loin de 3 cm. Le lieu étant à l'abandon total depuis des décennies, pour ma part, pas plus que les arachnologues à qui j'en ai parlé, je n'en suis surpris : habitat tranquille + nourriture abondante = taille extrême.


Par contre je suis toujours surpris que l'on tue des animaux inoffensifs qui se nourrissent d'autres arthropodes qui prolifèrent dans nos habitats. Scorpions, pholques, tégénaires, Cléopatra, sont là pour de bonnes raisons...

Mes enfants ont appris à connaitre les araignées, à les manipuler à la main sous ma houlette. Tout comme je leur ai appris à manipuler le feu..., ou les orties ! Régulièrement je relâche de grandes fabricantes de toiles que j'installe dans la maison : c'est un spectacle dont on ne se lasse pas et c'est très facile à faire : relâcher la bête et détruire toutes les toiles mal placées. Quand elle trouve enfin un endroit non gênant pour les humains, il suffit de la nourrir. Elle refait automatiquement sa toile là où ça marche !
Un abruti m'a ramené une fois une grande araignée de la Réunion et j'ai cohabité tout un été avec un animal qui faisait des toiles des 3 m (en comptant les câbles d'attache) ! Mes visiteurs passaient dessous sans la voir et c'était rigolo de voir leur stupéfaction lorsqu'au moment de partir je la leur montrais... :D

Bon j'avoue avoir poussé le naturalisme un peu loin, car un été, j'ai cohabité (seul) avec un nid de frelons. J'ai appris simplement à respecter la distance d'attaque qui était de l'ordre de 1,5 m. J'ai fini par le détruire au bout de quelques semaines, mais son observation a été vraiment intéressante.

Détruire systématiquement les nids d'hyménoptères piqueurs dans nos habitats et sortir les sauvages égarés sont des comportements tout à fait compréhensibles à mes yeux, mais tuer systématiquement tout ce qui bouge relève de la pathologie et de l'ignorance, car si des micro-prédateurs sont là, c'est qu'ils se nourrissent...