Cellule animale sécrétant de la matière minérale ? SOS

[actarus]

Bonjour,

(premier message sur ce forum)

Microzelle m'a envoyé le lien vers la vidéo.

Effectivement, c'est la première fois que je vois ce qui se passe "au delà" de la pluteus.

Mais c'est tellement difficile d'imaginer comment une larve si "bilatérale" puisse donner un adulte "radial" (je ne parle pas des oursins irréguliers).

Et quelle frustration de ne pas arriver à aller au delà de ce stade ... faut-il les nourrir au phytoplancton pour y parvenir ?

Pour la question posée, c'est à dire "sécrétion" de matière minérale, la réponse a été donnée sur un autre forum. En gros c'est ce que dit Fred, et non pas, comme je le pensais moi même, un phénomène de "saturation" qui entraînerait une précipitation (c'était pourtant plausible, les cellules concentreraient du Ca++ avec leurs pompes et ça précipiterait ; mais non).

[PierreM]

Bonjour

Bonjour,

(premier message sur ce forum)

Bienvenue au club!

Pour la question posée, c'est à dire "sécrétion" de matière minérale, la réponse a été donnée sur un autre forum. En gros c'est ce que dit Fred, et non pas, comme je le pensais moi même, un phénomène de "saturation" qui entraînerait une précipitation (c'était pourtant plausible, les cellules concentreraient du Ca++ avec leurs pompes et ça précipiterait ; mais non).

En fait le phénomène de "saturation" purement chimique existe bel et bien. Si un organisme vivant, par son activité biologique, modifie le pH, la concentration en CO2... il peut y avoir précipitation ou dissolution.
Mais le phénomène est surtout extracellulaire.

Le plus intéressant est ce qui se passe à l'intérieur de l'organisme, et particulièrement à l'intérieur des cellules. Dans ces cas, on peut avoir "pompage cellulaire" ou "biologique" et précipitation grâce à des enzymes, acides aminés, polysaccharides... Les lois de la chimie et de la thermodynamique sont toujours valables mais leur application est plus difficile, on n'est plus dans des systèmes simples du genre H2O-CO2-CaCO3.
Il commence à y avoir de très nombreux travaux sur la biominéralisation. Les restes minéralisés (os, coquilles, otolithes... enregistrant l'histoire de l'organisme et de son environnement.
Voir le lien donné par Simbad pour la formation des os.
On sait depuis longtemps que la coquille des mollusques est un "complexe" de matière minérale et de matière organique (cf. étude en microscopie optique + attaque acide)

Voir un intéressant dossier sur Futura-sciences : http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t ... c3/221/p1/

La page 7 donne des indications techniques, on y voit l'appareil qui a servi de modèle à Päule pour son Supermicro http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t ... c3/221/p7/
.
Une thèse parmi d'autres : Évolution des biominéralisations nacrées chez les mollusques : caractérisation moléculaire des matrices coquillières du céphalopode nautiloïde Nautilus macromphalus et du bivalve paléohétérodonte Unio pictorum / Benjamin Marie 1 (14/05/2008)
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00 ... _marie.pdf
La première partie est une présentation générale et assez lisible de la biominéralisation.

Ces phénomènes sont généraux, ils existent aussi chez les végétaux et bactéries et ne concernent pas que les carbonates de calcium mais aussi de la silice, des phosphates, de la magnétite... cette dernières permettant probablement à certains organes d'avoir des facultés d'orientation.
Si les oursins d'oxalate de nombreux végétaux semblent plutôt se rapprocher de phénomènes d'excrétion, la silice entretient des rapports plus profonds avec le vivant, il suffit de penser aux diatomées et aux phytolitaires produits par les graminées, prêles et autres, sans parler de la quantité de cendres produite par la combustion de tissus vivants. Biologique et minéral sont vraiment intimement liés.
Dommage que je n'ai pas sous la main mes exemplaires des deux classiques de Vernadski, la géochimie et la biosphère. Je pense qu'on y trouverait d'intéressantes références historiques, Vernadski citant abondamment ses prédécesseurs.

Amicalement

Pierre M.