Le kit du naturaliste de terrain

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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede Christian » 06 Juil 2009 22:47

Re,


Belial a écrit:Je pense qu'on peut débattre longtemps encore, chacun ayant ses habitudes et ses préférences, revenons à l'observation pure et dure. En plus ça fera plaisir à Christian.

Bino a écrit:Ben là, j'ai clairement annoncé la couleur dans le titre, dans ce thème, on discute du matériel...


Ben oui, mais en principe du matériel directement lié aux observations !
Mais nous ne sommes pas non plus psycho-rigides et ce genre de discussion est intéressante par plusieurs aspects.

J'aimerais aussi répondre au message de Daniel :
J'ai l'impression que ce débat sur l'importance du matériel de sécurité mème pour des activités naturalistes est typique de notre société.

Je ne peux que te suivre !

Les gens qui déambulent sur une moraine en basket peuvent être parfaitement qualifiés et avoir choisi leur matériel. Je les préfère alors à ceux qui ne savent pas utiliser leur piolet neuf sur un glacier...

Ayant passé quelques temps autour des Anapurnas, je n'ai pu que constater la différence entre l'expérience des Népalais avec leur peu de moyens et les occidentaux suréquipés que nous pouvons être.
Je crois que notre société s'écarte de plus en plus d'une certaine réalité. La nature ne fait pas que des cadeaux et lorsque que l'on s'y frotte directement il faut en assumer les risques, matériel high-tech ou pas.
Par ailleurs, autant j'ai bien compris l'esprit des premières conquêtes des hauts sommets, autant je ne comprends pas ces enchaînements (genre 50 sommets en une journée) que je trouve sans aucun sens si ce n'est d'être connu (peu de temps) et d'avoir testé le matériel de la marque TrucX.
J'ai vraiment l'impression que notre monde (occidental) est en panne d'idées … il y a pourtant à faire.
Bien amicalement, Christian
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede Jean » 07 Juil 2009 09:17

Bonjour à tous !Christian,

Les cheveux se dressent sur la tête, une odeur d'ozone puissante vous envahit, etc ...


Cette fois je dérive dans la littérature ,mais ta phrase me rappelle une scène près de la Vierge du Dru, dans l'immortel roman de Roger Frison Roche "Premier de cordée " , qui m'avait fasciné dans mon enfance....

Bonne journée...mais l'orage approche ( sans blague !)

Amitiés / jean
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede bino » 22 Juil 2009 08:34

Bonjour Christian,

D'abord, les Népalais, et les autre peuples de ces régions, y sont acclimatés, contrairement à nous, et y compris physiologiquement, ce qui explique que, dans le même environnement, nous avons besoin de plus de "technologie", pour compenser nos déficiences...

Je passe à une autre de tes réflexions.

Justement, une fois qu'un sommet a été conquis, et plus encore, par toutes ses faces, que reste-t-il à la personne en recherche de nouveauté et/ou de notoriété ?

Faire plusieurs sommets, redescendre en skis, en deltaplane ou en parapente, etc.

Même chose pour les traversées océaniques ou de la Manche, par exemple.

Une fois faites, à la voile ou à la nage, il ne reste plus, pour se distinguer, qu'à le faire en kayak, en planche à voile, en baignoire (authentique, pour la Manche) ou en plongée sous-marine (encore authentique, toujours pour la Manche).

Pendant des milliers d'années, la nature a été le lieu naturel de vie, de travail, parfois de refuge...

Désormais, c'est de plus en plus un lieu de loisirs, de confrontation avec ses limites (on y va pour "s'éclater"), etc., etc.

Quelle différence fondamentale y-a-t-il, entre le gamin qui se dit : je vais monter tout en haut du gros arbre de la propriété de grand-père, et le jeune adulte qui se dit : je vais traverser la Chine sur des échasses...

Ce qui est sûr, c'est que l'endroit où cela se passe devient parfois un simple décor, d'une scène de théatre médiatique, où quelqu'un se donne à voir (se donne en spectacle)...

Pour en revenir au matériel, il est normal, quand on débute dans une discipline (randonnée, plongée sous-marine, escalade...), à avoir tendance au suréquipement.

Par inexpérience, bien entendu, mais aussi par mécanisme plus ou moins conscient de compensation de cette inexpérience...

En plus, tout le business de "l'outdoor" nous pousse dans ce sens...

Ensuite, arrive souvent une phase de "downsizing", où l'on se débarasse du superflu, parce que l'on est devenu plus expérimenté, et capable de faire la différence entre le nécessaire, l'utile, le futile, l'inutile, sans parler du dangereux...

Bien entendu, ce processus comporte des variantes, pour diverses raisons, dont nos pratiques et nos préférences, et si nous comparions nos listes des indispensables, il y aurait donc des différences.

Plus tard, il se produit une nouvelle phase d'ajout de nouveaux équipements, qui est plus raisonnée que dans nos débuts, plus pragmatique, et qui accompagne notre montée en expérience, pour ne pas dire en expertise...

Tout ce que je viens de dire se rapporte à un champ plus vaste que la microscopie, ou la randonnée, mais est exprimé en tenant compte d'autres activités de plein air.

Pour ce qui est de nos choix de matériels, il faut donc être circonspect sur ce que nous estimons être bien ou pas, et sur les jugements des choix des autres.

Pour illustrer mon propos, je dirais que personnellement, en plongée, je continue à préférer le profondimètre et la table de décompression à l'ordinateur de plongée ; la PA (bouée de flottabilité) au gilet gonflable ; la combinaison mouillée à la combinaison étanche ; l'utilisation de l'air comprimé aux mélanges spéciaux...

Pour la majorité des plongeurs actuels, avec un tel équipement, je suis un "ringard" complet, mais croyez bien que ces choix reposent sur des réflexions pratiques, et un souci de la sécurité, bien ancrées dans la réalité ; mais que je ne développe pas ici, pour ne pas faire trop long.

Pour autant, je ne suis pas opposé à toutes les alternatives plus modernes, comme l'ordinateur de plongée, et je ne les stigmatise pas, chez les autres.

En ce qui concerne plus précisément notre domaine, la microscopie, et son corollaire, la randonnée en pleine nature, on peut aider les débutants à éviter les erreurs que nous avons nous même faites, mais en admettant que nous ne détenons pas la vérité absolue...

Je me demande même si, parfois, certaines erreurs ne doivent pas être faites par les débutants, et donc s'il ne faut pas s'abstenir d'intervenir, car ces erreurs sont nécessaires dans le processus de construction de l'expérience du débutant.

Tant que cela n'implique ni risque excessif, ni dépense déraisonnable.

Je ne développe pas, de nouveau, car cela nous entraînerait trop loin...

Et puis, n'oublions pas que les conseils sont faits pour être donnés, pas obligatoirement pour être suivis....

Tout l'art du conseil : aider sans forcer la main, orienter sans influencer, etc.

Tout ce qui précède étant mon commentaire à d'éventuelles prises de positions, parfois tranchées, en matière de ce qu'il faut avoir et faire...

Je ne m'exclue pas des prescrits...

Cordialement.
Microscope PCB 900 avec objectifs planachromatiques (x 4, x 10, x 20, x 40, x 100 immersion) et oculaires (x 5, x 10), binoculaire TP1 (x 10, x 20, x 40), Emoscop SME, microscope stylo, et plein de loupes...
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede PierreH » 22 Juil 2009 09:23

De sages paroles auxquelles j'adhère totalement.
Microscopes Zeiss WL, CP, DIC, épifluo, épiscopie HD, obj. Neofluar Phase, Plan-Neofluar 63, Optovar, écl. LED Seoul P4 3W
Stéréomic. Leica MZ12.5 Combi 3 Planapo 1x 2x, OPD Planapo 10x, écl. Schott KL1500LCD. Leica M3Z Plan Type S
Terrain Open University McArthur LED, Nikon Naturescope Mini, Emoscop SME LED, Belomo x10
Photomacroscope agrand. Kaiser modifié, Luminar 16mm, Apo-Rodagon N 50mm 2.8, Nikon CF 10 & 20x Plan EPI
APN Canon 450D téléc. USB, Fuji X10 Raynox DCR-250
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede bino » 22 Juil 2009 11:03

PierreH a écrit:De sages paroles auxquelles j'adhère totalement.


Boujour PierreH,

Et merci !

Cordialement.
Microscope PCB 900 avec objectifs planachromatiques (x 4, x 10, x 20, x 40, x 100 immersion) et oculaires (x 5, x 10), binoculaire TP1 (x 10, x 20, x 40), Emoscop SME, microscope stylo, et plein de loupes...
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede Daniel » 22 Juil 2009 14:27

Bonjour à tous ,
J’adhère globalement au message de Michel Bino,.
Effectivement les choix de matériel sont personnels.

Je réagis seulement sur l’interrogation du dernier paragraphe et le problème de l’apprentissage par l’expérience personnelle ou par celle des autres. (c’est vaste effectivement)

Il serait improductif (voire contre productif) de balayer l’expérience existante et de refaire ce qui a été écrit ou qui est encore dans la mémoire d’un expert. Celui ci a donc un devoir de conseil et l’apprenant a intérèt à l’écouter.

D’un autre coté, un sujet naif peut sortir des méthodes classiques et en inventer de nouvelles qui lui conviennent mieux ou qui sont plus efficaces de manière générale. Le débutant a donc intérêt à rester critique vis à vis de l’expert (ou de l’association/fédération régissant une activité…)

C’est donc un art effectivement d’apprendre ou d’enseigner efficacement.

Il y a des cas ou ce dosage apprentissage livresque / expérience vécue est difficile à faire.
Dans le domaine sportif, en alpinisme par exemple, il faut bien sur éviter le risque excessif.
Mais l’expérience directe de petites déconvenues, d’incidents apprend beaucoup.

J’ai lu une nouvelle sur ce thème je ne sais plus de qui ni ou :
dans le cadre de l’apprentissage de l’alpinisme au XIXe par le tutorat guide porteur ou le porteur découvre les courses classiques en suivant le guide qui sait, un porteur en fin d’apprentissage est envoyé dans une voie qu’il ne connaît pas, de plus par mauvais temps. Après cette épreuve initiatique qu’il surmonte, son tuteur lui dit qu’il est maintenant un vrai guide…

Pour revenir à la microscopie, nous connaissons Surirella gemma par les photos vues dans les livres ou sur le forum, ou même l’observation de lames achetées, mais l’expérience personnelle de la récolte, voir de la culture de cette diatomée serait bien plus gratifiante...
viewtopic.php?f=58&t=3699

Cordialement à tous
Daniel Nardin
sites: perso, microscopie , plongée Egypte et Réunion, orchidées du Doubs
matériel micro/macro/photo principal: microscopes Olympus BH, stéréomicroscope Nikon SMZ, reflex Nikon (D800 actuellement) +105macro, soufflet... , hybride Olympus EM5 mkII, compact OlympusTG-5 ...
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede Christian » 24 Juil 2009 17:12

Re Michel, toutes et tous,

D'abord, les Népalais, et les autre peuples de ces régions, y sont acclimatés, contrairement à nous, et y compris physiologiquement, ce qui explique que, dans le même environnement, nous avons besoin de plus de "technologie", pour compenser nos déficiences...

Ben non, il suffit de s'y "acclimater" aussi, l'Homme ayant des ressources assez incroyables.
La preuve, j'ai vu des soixantenaires bien plus à l'aise à près de 6000 mètres alors que des "jeunots" pressés de 20 ou 30 ans étaient complètement out !

Quelle différence fondamentale y-a-t-il, entre le gamin qui se dit : je vais monter tout en haut du gros arbre de la propriété de grand-père, et le jeune adulte qui se dit : je vais traverser la Chine sur des échasses...

Oui, bon exemple, c'est absolument ça !
(beaucoup de poésie et d'aventure ici ( :? ) … j'aime bien aussi les Petzi, et j'ai partagé cela avec mes enfants)
La grosse différence, c'est que Petzi n'était pas sponsorisé par TFone, Totol ou Décatruc !
Moi cela me dérange fortement … mais je comprends bien ce que tu veux dire.

Excusez moi, mais j'ai un respect pour la montagne (ou le désert, etc ...) que je ne considère pas comme un terrain de jeux télévisés. (je suis à contre sens des modes, mais tant pis).

Autrement, pour le choix personnel de matériel, je ne peux que vous suivre.
Bien amicalement, Christian
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Re: Le kit du naturaliste de terrain

Messagede bino » 25 Juil 2009 08:38

Bonjour Christian

En terme d'adaptation, s'il est probable que la numération des hématies des occidentaux peut assez rapidement s'élever au niveau de celle des autochtones, je me demande s'il en est de même d'autres adaptations physiologiques repérées, comme le contrôle de la microcirculation périphérique (limitation de la vasoconstriction, densité et distribution des capillaires, résistance des alvéoles pulmonaires à l'oedème...).

Un des rares avantages de l'âge (jusqu'à un certain point) c'est que l'on apprend de mieux en mieux à gérer ses efforts, et à économiser ses forces, pour en tirer les meilleurs résultats...

Il semble également que les moins jeunes, peut-être à cause de ce qui précède, sont moins sujets aux "décompensations" physiologiques, aussi brutales que dramatiques. Mais le facteur psychologique joue peut-être également un rôle, à ce niveau.

Je ne me rappelle plus exactement le fait divers, peut être dans les aiguille de Chamonix, ou une paire d'alpinistes s'est trouvée bloquée, dans le très mauvais temps. Le plus âgé à tenu, tandis que le plus jeune (pourtant en bien meilleure condition physiologique théorique, du fait de la jeunesse de son organisme) à décompensé en quelques heures et est mort d'épuisement, à conditions métérologiques et équipements identiques...

Je suis toujours un peu inquiet, en plongée avec des jeunes (ados et jeunes adultes), que leur excellente condition physique amènent toujours près des limites, et dont ils n'ont pas toujours conscience d'y être arrivé (c'est à dire qu'ils ne voient pas bien le "domaine de plongée" sûr, comme il existe, pour les avions, un "domaine de vol" recommandé et à respecter).

En cas de pépin, ils peuvent aussi basculer d'une témérité déraisonnable, à une forme de réaction excessive, face à la situation...

Ne parlons pas de leur tendance à considérer les paliers de décompression comme des contraintes barbantes, et qu'il convient de limiter autant que possible, en les écourtant sous tous les prétextes...

On a peut-être raison, d'envoyer des quadras dans l'espace, malgré leur moindre niveau biologique (par rapport à des jeunes).

Cordialement.
Microscope PCB 900 avec objectifs planachromatiques (x 4, x 10, x 20, x 40, x 100 immersion) et oculaires (x 5, x 10), binoculaire TP1 (x 10, x 20, x 40), Emoscop SME, microscope stylo, et plein de loupes...
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