Bonjour,
Quel pourrait être le kit du microscopiste (naturaliste) sur le terrain ?
A chacun d'en décider, bien sûr, mais au moins, y aurait-il une liste, des éléments sinon indispensables, au moins récurrents, à dresser ?
Je me risque :
* Une loupe à main (le minimum, toujours utile et qui ne prend guère de place), voire plusieurs (une assez grande pour de la prospection à champ large, et une puissante pour un examen plus détaillé, et qui soit éclairée, si possible).
* Un instrument d'optique composé (loupe binoculaire légère, genre TP2, ou Nikon si l'on a vraiment les moyens) ; ou bien, un microscope d'extérieur (je ne détaille pas ce dernier car je pense que tout le monde me comprendra : un monoculaire, avec des grossissements faibles et moyens, disons de x 30 à x 300).
* Un GPS (utile dans certains contextes et paysages où le positionnement à la boussole et à la carte n'est pas évident ; indispensable pour enregistrer avec précision et certitude les coordonnées d'un point particulier, au milieu de nulle part).
* Une carte et une boussole (d'abord parce que le GPS peut se mettre en rideau, et ensuite parce que la carte et la boussole ne le peuvent pas...).
* Un mini-enregistreur (à K7 ou numérique), car il est parfois plus facile de dicter que de noter, quand on est en opération. Si, en plus c'est un modèle avec VOX (déclenchement automatique à la voix), plus besoin de faire des manipulations, et avec un petit micro accroché au col ou bien un petit laryngophone, on garde les deux mains libres.
* Une petite jumelle, avec un grossissement entre x 6 et x 8 fois, mais à mise au point rapprochée, car elle sera surtout utile pour examiner des objets petits, mais assez proches, le plus souvent. Je fais une mention particulière pour les modèles spéciaux à très courte distance de mise au point, qui descendent à quelques décimètres, avec un système de convergence des faisceaux optique qui conserve la vision stéréoscopique sans peine oculaire. Ce qui les transforme en loupe binoculaire à longue portée (si j'ose dire).
* De quoi prendre des notes sur papier, et je signale un nouvel accessoire bien pratique : une sorte de porte bloc-note qui se fixe sur le cuisse, et qui permet de prendre des notes d'une seule main, puisque le papier repose fermement surt le cuisse. Un velcro permet de fermer cette sorte de support, entre deux prises de notes.
Je signale aussi que l'on trouve du papier étanche à l'eau, mais assez cher. Il y a une autre solution, et même plusieurs : des blocs-notes de plongée sous-marine, pourvus d'une dizaine de feuillets qui sont autant de support plastiques et très souples, sur lesquels on écrit au crayon, et que l'on efface à la gomme, autant de fois que l'on veut (on peut aussi nettoyer ces feuillets, à l'eau savonneuse, pour les purger des notes prises).
On peut également se bricoler un équivalent, en se procurant des plaquettes de matière plastique opaque, et si possible blanches, que l'on "dépolit" un peu en les frottant avec une papier abrasif le plus fin possible. Ainsi, le support devient plus accrocheur et retient mieux le graphite du crayon au même l'encre du stylo à bille (dans ce dernier cas, on efface à l'alcool).
Mais, je conseille plutôt l'usage du crayon, qui est un objet de très haute technologie, au moins aussi génial que le vélo. En effet, il fonctionne dans toutes les positions, par toutes les températures, du vide spatial aux fosses océaniques, il ne craint pas les vibrations ni l'humidité ou la sécheresse, il ne tombe pas en panne, son entretien est facile (on l'aiguise), sa durée de stockage est presque illimitée, son autonomie longue et facile à surveiller, son coût modique...
* Des réceptacles divers (petites pochette plastiques avec zip, récipients en plastique et ou en verre), dont la meilleur source d'approvisionnement est la récupération quotidienne. On peut y ajouter une petite poche isolante (genre étui pour surgelés).
* Un moyen de prise de vue, avec une préférence pour le numérique : on peut tout de suite contrôler le résultat, le transférer facilement sur l'ordinateur pour archivage ou traitement, et certains boîtiers ont une fonction macro qui descend très près, enfin pour de l'usage intensif c'est bien plus économique que la pellicule argentique.
* Un mini-ordinateur ? Pourquoi pas, si l'on choisit un modèle très compact et autonome (piles). Par exemple : un Psion trouvé d'occasion, qui traite des fichiers compatibles avec Word et Excel, et qui est un bon moyen de prendre des notes, de faire des calculs, de consulter des informations, sur le terrain. Il y a même des logiciels de transferts de données entre GPS et Psion.
* Une radio, pour communiquer sur le terrain, si l'on est en équipe faisant un travail coordonné, avec une préférence pour du PMR en 446 MHz, pour les avantages du coût très faible, du poids et de l'encombrement très bas, avec une portée correcte (compter quelques centaines de mètres en forêt épaisse, et quelques kilomètres en montagne en vue directe).
* Un téléphone portable, le plus simple possible, même sans abonnement, juste pour composer les numéros d'urgence, au cas où...
* Un sac à dos, bien sûr, dont la taille sera proportionnelle au temps passé sur le terrain. Personnellement, j'apprécie beaucoup, en plus, un gilet d'assaut, utilisé pour un usage moins guerrier, mais dont les très nombreuses poches et autres fixations, placées sur la poitrine, sont bien pratiques pour sortir et ranger les petits accessoires dont on a besoin, sur le terrain, en s'épargnant d'enlever et de remettre son sac à dos, de fouiller dedans, à chaque fois, ce dont on se lasse vite...
* Une petite trousse de secours, pour les divers bobos.
Au lieu de la crème solaire, qui dégouline avec la sueur, qui colle, qui pue, j'utilise le chèche qui isole du rayonnement et de la chaleur, qui retarde la désydratation, qui protège des insectes piqueurs, qui camoufle le visage...
Autre solution, si l'on est moins en déplacement constant : le très grand parapluie, dit de berger, qui protège du soleil comme de la pluie et peut se fixer à une tige enfoncée dans le sol, pour libérer les main. Par temps très lumineux, son ombre mobile facilite l'observation locale, en diminuant l'éblouissement.
* Un détecteur d'orage, c'est un tout petit boîtier, qui bipe de plus en plus et vous indique ainsi la distance aux orages du voisinage, ce qui est surtout utile en été et en pleine montagne, où les orages peuvent vous tomber dessus très rapidement, et où la situation peut vite devenir préoccupante, si l'on n'a pas anticipé un peu. Or, quand on entends le tonnerre, en montagne, c'est parfois déjà trop tard pour se mettre en sécurité...
* Un altimètre, uniquement en montagne et dans le mauvais temps, car quand on est dans un nuage, en montagne, on est dans le brouillard (parfois épais), et alors, l'altimètre devient aussi utile que la boussole et la carte, pour progresser.
* Un couteau multilames, toujours utile, plus un éventuel couteau pour le sale boulot (gratouiller dans la terre, par exemple, sans crainte si on l'abîme...).
* Un de ces multitools qui font pince, scie, etc., à la place du couteau multilames ou en complément.
* de quoi fixer (parcorde, fil de pêche en nylon, fil de laiton, étant les plus classique, plus le ruban adhésif armé mais qui ne laisse pas des traces partour, le Gafer étant le meilleur de tous).
* La lampe UV, uniquement dans les zones désertiques, et de nuit, où les cuticules des scorpions deviennent fluorescentes et très repérables. Pour les éviter, ou bien au contraire les trouver si on en raffole...
* Une longueur de corde d'escalade, utile pour faire un petit rappel (attention d'être sûr qu'il existe un moyen de revenir, avant de descendre). Mais le poids et l'encombrement sont tels qu'on s'en dispense le plus souvent. Par contre, quelques mètres peuvent rendre service pour s'assurer à quelques chose, si l'on est dans un endroit risqué (en plus il existe un "jeu" de corde qui permet de se faire un vrai baudrier : taille, cuisses, épaules, bien plus confortable que le simple et classique double tour de bassin, avec la corde, et qui ne risque pas de vous blesser en cas de mise en tension).
* Des gants de manipulation, plus des gants de protection, car les mains méritent d'être autant protégées que les pieds (je suppose que vous ne "naturalisez" en pleine nature pieds nus ?).
Bien entendu, pas besoin de tout ce fourniment pour être un microscopiste de terrain heureux et accompli, mais si vous avez toute ou partie de cette liste, ça peut servir...
Je ne pense pas avoir révélé des choses inconnues, à la plupart des membres de ce site, mais si j'ai pu, au travers de mes suggestions et astuces disséminées, vous rendre service, ce sera bien...
N'hésitez pas à enrichir cette liste, à la commenter...
Cordialement.