Le Naturaliste

Suite à l'achat d'un M20 équipé pour l'épiscopie, me voilà confronté à un nouveau problème...
Jusqu'à présent mes préparations étaient réalisées entre lame et lamelle, généralement sans coloration et à l'Euparal. Pour les grosses pièces, je n'ai pas encore trouvé comment faire, l'épaisseur est trop importante et il est impossible de faire une préparation correcte, l'Euparal glissant vers un côté ou l'autre de la lamelle (trop d'épaisseur)

Bref, avec ce nouveau dispositif, je compte faire un montage pour observation de ces grosses pièces et si possible définitif (car retrouver une patte de 5mm dans un tube en verre, c'est pas facile !), pour observation épiscopique.

The question is : comment faire pour à la fois faire un montage permanent (et dans quel milieu de montage), compatible avec un éclairage épiscopique, donc sans lamelle ?

Salut,

Je n'ai pas de réponse à ta question principale mais une demi au problème initial.
Pour les préparations de sujet plus épais, il existe des lames avec une ou plusieurs cuvettes qui permettent d'installer les specimens d'épaisseur raisonnable (donc pas un Goliathus Goliatus).

Il est possible de monter un frelon asiatique entre lame et lamelle, sans cuvette. Tout est histoire de technique même si au final cela ne sert pas à grand chose.

Pour ma part j'observe mes montages micro aussi bien en diascopie qu'en épiscopie. On ne voit pas la même chose c'est d'ailleurs très intéressant. Exemple sur une tique adulte, ou de gros insectes,...

C'est quoi tes grosses pièces à monter Franck ?

Merci pour vos premières réponses

C'est quoi tes grosses pièces à monter Franck ?

Ben...des pattes (péréiopodes) de cloportes. C'est pas si gros (1mm d'épaisseur, parfois un peu plus).

Voir ci-dessous un montage raté, avec la patte ayant fait basculer la lamelle et l'euparal s'étant écoulé, laissant l'organe presque à sec...


Pour ce qui est de la cuvette, je ne suis pas très chaud car tout risque de se mélanger au fond (parfois nécessaire de disséquer les 7 paires de pattes + génitalias : il faut que je sache où est le péréiopode 1 et où est le 7...).

Bonsoir,
à priori, le spécimen est vraissemblablement insuffisemment ramolli, et ne devrait pas présenter une telle épaisseur.
Comment sont fixés (ou conservés) tes spécimens ?
Les laisses-tu sécher ?
Les spécimens secs peuvent être traités à fin de ramolissement à l'ammoniaque pur du commerce (voir au liquide de Barber)...
Qu'en penses-tu ?

Olivier a écrit:Pour ma part j'observe mes montages micro aussi bien en diascopie qu'en épiscopie. On ne voit pas la même chose c'est d'ailleurs très intéressant. Exemple sur une tique adulte, ou de gros insectes,...

Bonsoir
Tu observes les mêmes préparations montées entre lame et lamelle en dia et épiscopie?
Tu pourrais nous montrer deux photos pour illustrer l'intérêt que tu trouves en épiscopie avec des insectes?
merci

En épiscopie, ce n'est pas un microscope, mais une loupe bino, ça permet de mieux appréhender la spatialité des choses. Mais en grossissement du coup je ne monte pas au delà de x50 avec la loupe.

Bonjour,
Je dirais d'abord en réponse à Olivier qu'une loupe bino est en fait un type de microscope (nommée stéréomicroscope pour être rigoureux) et que la limite dia / épiscopie n'est pas qu'une question de grossissement.
Les bonnes binos permettent de monter en grossissement tant en épi qu'en diascopie jusqu'à 200x et les microscopes métallographiques permettent de faire de l'épiscopie jusqu'à plus de 1000x.
Pour Jean-Claude, je dirais que les sujets trop opaques ne peuvent être observés qu'en épiscopie.
Par contre pour le problème de Franck,

Noelouigre1 a écrit:The question is : comment faire pour à la fois faire un montage permanent (et dans quel milieu de montage), compatible avec un éclairage épiscopique, donc sans lamelle ?

On constate que le type d'éclairage utilisé va être plus important:
Toute lamelle ou surface réléchissante d'un médium de montage est interdite avec un éclairage épiscopique fond clair (coaxial) car sinon on va observer la surface de la lamelle! L'objet doit donc être conservé à sec, dans l'air pour ce type d'observation (avec éventuellement un couvercle amovible pour éviter les poussières).

Avec un éclairage épiscopique fond noir (désaxé) il est possible de mettre une lamelle en couvercle transparent. Le problème est alors celui de la distance de travail de l'objectif. Mais il ne se pose pas à faible grossissement et on peut alors inclure un objet dans un medium transparent habituel.

Pour des objets de 1mm d'épaisseur, il est possible d'utiliser par exemple une rondelle métallique collée sur la lame pour réaliser une cavité ou placer le sujet à inclure...

Toute lamelle ou surface réléchissante d'un médium de montage est interdite avec un éclairage épiscopique fond clair

Bon et bien comme ça c'est clair !
J'avais essayé avec juste l'euparal, sans lamelle et effectivement cela fait des reflets très gênants !

L'objet doit donc être conservé à sec, dans l'air pour ce type d'observation

Aie... pas possible car sinon la pièce se déssèche, se recroqueville et n'est plus utilisable !
Par contre, l'observation entre le temps où je sors l'échantillon et celui ou il se déssèche (30 secondes) est parfait. Le problème, c'est ensuite d'observer les mêmes détails une fois la préparation réalisée !

Avec un éclairage épiscopique fond noir (désaxé) il est possible de mettre une lamelle en couvercle transparent

Oui, effectivement cela fonctionne mais je trouve qu'il y a une forte dilution du flux (objet sous exposé).
En fait, j'obtiens des résultats identiques, voir meilleurs en plaçant une led (type jansjo) en oblique par rapport à la lame que lorsque j'utilise l'éclairage épiscopique fond noir prévu pour !

Pour répondre à Maraussan.

à priori, le spécimen est vraissemblablement insuffisemment ramolli, et ne devrait pas présenter une telle épaisseur.
Comment sont fixés (ou conservés) tes spécimens ?

Le spécimen entier est mis en tube avec alcool à 70°
Les parties nécessaires à l'identification (génitalias, péréiopodes) sont montées à l'euparal

Les laisses-tu sécher ?

Un peu, le temps de laisser l'alcool s'évaporer. Le montage s'effectue la pièce sèche en surface (mais pas totalement en profondeur pour éviter qu'elle ne se recroqueville.

Les spécimens secs peuvent être traités à fin de ramolissement à l'ammoniaque pur du commerce (voir au liquide de Barber)...
Qu'en penses-tu ?

Non, je ne peux pas me permettre de ramollir, sinon, les ornementations (épines, soies, écailles) prennent une position ne correspondant plus à ce qui est présent sur l'animal et la forme générale de l'appendice est aussi déformée.

Je vais faire qq photos (à sec, avec euparal puis montage final avec lamelle) et prendre des clichés avec fond clair et fond noir épiscopique. Ce sera plus parlant pour chacun !