Gerard78 a écrit:........ Pour ceux que cela intéresse vraiment, le silure glane a été introduit pour la première fois en Alsace en 1857, n'a été présent qu'au Tertiaire dans la vallée du Rhône (c'est vieux) et en a disparu ensuite........
Bonjour,
Vous avez dit Silure ?...
On peut dire que les Silures et tous les poissons-chats, au sens large du terme, font partie du même clade (groupe monophylétique), ces poissons de l'Ordre des Siluriformes ont su particulièrement bien évoluer et s'adapter aux conditions biogéographiques au cours des temps géologiques.
D'une croissance rapide pouvant vivre jusqu'à 40 ans, ils sont capables de supporter une large gamme de températures : de 3°à 30°C., si bien, qu'aujourd'hui, ils sont largement distribués sur tous les continents où ils ont su s'adapter à leur milieu; des eaux douces aux eaux saumâtres et même salées (côtières).
Pensez donc ! 36 familles avec plus de 3000 espèces ce qui fait qu' 1 espèce sur 20 de vertébrés est... un poisson-chat !
Je n'ai pas lu les bouquins que nous cite Gérard78 mais d'après ce que je peux savoir, si la famille des "Siluridae vrais" (genre
Silurus*) est bien apparue au Miocène moyen à terminal - Cénozoïque (Ere Tertiaire), dont les restes se retrouvent dans le bassin du Rhône (mais pas seulement), leurs "ancêtres" (groupes frères**) sont probablement bien plus anciens.
* Le genre
Silurus est représenté actuellement par 100 espèces Eurasiatiques mais dont les 2 seuls représentants européens sont
S.glanis (Rhin, Europe de l'Est, Asie mineure) et
S. aristotelis (endémique en Grèce).
** Phylogénie reconnue par des méthodes de séquençage génétique moléculaire (cependant, les relations entre certaines familles de Siluriformes restent encore obscures).
Introduction volontaire ou non, toujours est-il qu'ils n'ont certainement pas eu beaucoup d'efforts à fournir pour (re)conquérir des milieux dont leurs cousins directs étaient, il y a plusieurs dizaines de millions d'années en arrière, déjà issus !...
De l'Ordre des Siluriformes, les restes fossiles du genre
Arius (rayons crénelés de nageoires, otolithes, vertèbres...) se rencontrent en relative abondance dans certains dépôts d'estuaires du bassin de Paris, belge ou anglais datés de l'Yprésien inférieur (ex-Sparnacien = -55 Ma) - Paléocène - (Cénozoïque).
Mieux !... bien que les premiers fossiles de Siluriformes récoltés sur différents continents remontent au Campanien tardif - début Maastrichtien (-68 à -73Ma) - Crétacé - (Mésozoïque) et proviennent d'Amérique du Nord et du Sud.
D'après des études menées en 2005 (Briggs JC) et en 2007 (Lundberg JG, Sullivan JP, Rodiles-Hernández R, Hendrickson DA.), il n'est pas impossible que leur souche commune puisse se situer entre -175 et -130 Ma (Jurassique inf. à Crétacé inf.) et être mise en corrélation avec le morcèlement du Gondwana entraînant l'ouverture de l'Océan Atlantique et, du même coup, permettant les échanges, la diversification et la répartition des espèces, mais les scientifiques ne sont pas tous d'accord... Affaire à suivre !
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