Bonjour le forum,
DanielCrabbé a écrit:Cela me rappelle "science sans conscience...". La problématique n'est pas neuve !
Oui c'est exactement ça ! Rabelais l'avait bien compris alors que la science, en son temps, était loin d'être aussi puissante qu'elle ne l'est aujourd'hui.
DanielCrabbé a écrit:L'aspect citoyen me questionne également. Tout cela ne se passe-t-il pas au dessus du citoyen ?
Il serait souhaitable que ce ne soit pas le cas. Dans les faits, j'ai bien peur que oui (ou alors la prise en compte des revendications se fait un peu tard).
Gerard78 a écrit:J'ai notamment le souvenir de papiers, publiés en revues de rang A, concluant à l'innocuité de molécules sur les milieux aquatiques (travaux réalisés in vitro, dans des conditions plus que discutables), démolis quelques années plus tard par des recherches in vivo!
Le classement des revues en catégories ou par leur facteur d'impact est très à la mode, parce que, dit-on, ça permet d'évaluer les chercheurs et leurs travaux. Pourtant, ça n'immunise pas contre les erreurs, les biais expérimentaux, etc. Pour toutes ces raisons, il est sain de rappeler que la qualité d'un article s'apprécie sur le moyen terme, quand la communauté a « digéré » et complété le travail. Dans le cas présent les études
in vivo et
in vitro n'ont pas la même portée. Si en plus les études
in vitro sont biaisées... il faut jeter l'article à la poubelle.
Gerard78 a écrit:On a déjà des infos, et les résistances acquises chez les espèces vivantes tendent à prouver qu'il y a quand même sinon problèmes, au moins questionnements.
En fait, la génétique des populations nous apprend que les résistances sont inévitables. On peut chercher à les retarder en variant les cultures, ou en combinant plusieurs molécules actives légèrement différentes. C'est en cours d'étude, par exemple pour des toxines Cry proches mais suffisamment éloignées pour éviter la propagation rapide de résistances (y compris les résistances croisées). Mais à ma connaissance, pour l'instant, rien de tel n'est encore commercialisé.
Un exemple de ces travaux :
B. E. Tabashnik et al. (2009) (PDF en anglais).
fayna+dim a écrit:sait -tu qu'en Inde les mathématiques appréendais les notions d'infini, de nullité, les nombres complexes, etc. bien avant que l'occident ne s'y intéresse et que c'était dans une dynamique de croyances religieuses, ésotériques, cosmologiques, philosophique.
Les mathématiques modernes ont expurgé toutes les croyances intimement liées à la naissance de ces notions en Orient. C'est vrai pour beaucoup de disciplines qui sont nées dans un contexte de croyances, y compris en biologie.
fayna+dim a écrit:j'ai donc une question: tu parles d'espèces modèles pour la recherche, mais sont elles génétiquement modifiées ou résultent-elles de sélections génétiques(je pense aux fameux rattus) ? Le fait qu'elles soient modifiées ne faussent-elles pas les résultats ou est-ce fait sciemment pour les besoins de la dite étude ?
Il y a des espèces choisies pour leur facilité à élever, cultiver, etc., pour la petite taille de leur génome, etc. Évidemment on dispose de nombreuses lignées différentes qui simplifient considérablement le travail. Quelques espèces qui servent de modèle :
Arabidopsis thaliana, la mouche du vinaigre (
Drosophila melanogaster), le poisson zèbre (
Dario rerio), un nématode (
Caenorhabditis elegans), la souris (
Mus musculus), le xénope (
Xenopus laevis), etc. Dans tous les cas le choix d'une lignée est justifié expérimentalement, pour des raisons qui peuvent être très différentes.
Cordialement,
Eddy