De la protection des espèces

[daniel64]

Bonjour

Je viens de voir sur certains sites anglais de vente d'insectes particulièrement de lépidoptères vivants,que l'on y trouvait proposé des espèces protégés.
Exemple:
Graellsia isabellae,proserpinus proserpina,des zerynthia,etc...

Je me suis renseigné et les avis sont bien vagues.On me dis aussi qu'un certificat de capacité existe et autorise pour certains l'élevage et la vente de ces espèces.

Je ne sais ce que vous en pensez,mais en ce qui me conçerne je trouve cela scandaleux.Il serait donc possible de faire du commerce d'insectes et/ou lépidoptères ayant un statut de protection international?

Comme cela se passe en Angleterre et qu' ils ne font rien comme les autres en général ;que ce soit leur système mêtrique,ou le fait qu'il n'ont pas adhérés à la monnaie commune européenne,pour ne citer que ça.(tant pis s'il y a des anglais sur le forum ).Peut être ne sont t'ils pas obligés de respecter les directives de protection des espèces?

Si cette histoire de certificat de capacité s'avérait être vrai,comme cela existe d'ailleurs pour les élevages d'oiseaux et de certains arthropodes(mygales par exemple).Alors là c'est n'importe quoi!

J'ai quand même un doute,car il y a belle lurette qu'en France on ne voit plus d'espèces protégés sur le marché(encore que sous le coude il puisse y avoir quelques échanges illicites).

Quand est t'il d'après vous! J'aimerais connaître votre point de vue sur ce sujet et vos commantaires

Cordialement
Daniel

[Daniel]

Bonjour,
en France, ces espèces sont protègées. Il n'est pas question de vente ni d'élevage.
Les seules dérogation à la loi seraient à des fins scientifiques et vraiment exceptionnelles.

Il faudrait chercher le statut européen (annexe des directives habitats) ou mondial (convention de washington?) de ces espèces.
s'il existe, ce commerce serait illégal mème en Angleterre.

par exemple dans le cas de l'isabelle, cette fiche
http://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/1075.pdf
l'indique en annexe 2 et 5 de la directive habitats...

Au dela du problème légal, - et pour prendre à rebrousse poil!- il faut à mon avis s'interroger sur la façon de conserver la biodiversité.
Je suis d'avis que la préservation in situ avec les habitats est préférable.
Toutefois dans certains cas, des zoos ou des conservatoires botaniques ont pour mission de préserver et de multiplier des espèces.
(cela pose des problèmes de taille de population/ diversité génétique... mais à défaut...)
J'ai vu ainsi aux USA des condors de Californie issus d'élevage et réintroduits alors qu'ils n'existent plus dans leur région d'origine...

Certains particuliers experts ont la capacité de multiplier des espèces animales ou végétales.
André se plaint de la raréfaction de la tulipe sylvestre dans le vignoble alsacien du fait de l'usage abusif d'herbicides:
viewtopic.php?f=166&t=3378&p=14884&hilit=tulipa#p14884
j'ai vu dans un jardin cette plante introduite sous forme de quelques bulbes se multiplier tellement qu'il fallait l'arracher en dehors de sa place.
Que faire alors que l'espèce est maintenant protègée!!

Des mygales souffrent de leur attrait comme NAC. Il a fallu protèger certains espèces in situ en amérique centrale et mondialement par la convention de Washington...
Mais j'ai visité le garage d'un éleveur alsacien qui en multipliait et qui m'a ainsi permis avec d'autres éleveurs d'insectes (phasmes fourmes) à des fins d'exposition comme le vivarium du moulin à Lautenbach, de mener des actions pédagogiques à la MJC d'Epinal:
http://pagesperso-orange.fr/daniel.nard ... expo05.htm
.
cet éleveur a réalisé entre autres des hybridations. cela pose des problèmes biologiques intéressants face à l'évolution (l'année Darwin vient de se terminer mais j'ai visité à la tète d'or à Lyon une exposition qui évoquait entre autre les espèces domestiques (pigeons) comme source d'inspiration pour ses théories...)

Ces quelques exemples et d'autres à développer, montrent qu'à mon avis il ne faut pas diaboliser les horticulteurs et éleveurs. Pour moi, leur action peut s'apparenter à celle des amateurs de nature "bien pensants" qui réalisent des mares dans leur jardin ou qui nourrissent les oiseaux en hiver.
Mais j'ai bien conscience de me faire l'avocat du diable et que les risques de fraudes et de prélèvements dans le milieu sont importants en parallèle de ces activités sérieuses...

Cordialement

[daniel64]

Bonjour

j'adhère totalement à ce que tu dis!
Personnellement je suis pour l'élevage d'espèces rares et/ou en voies d'extinctions afin de procéder à des lachés dans les écotopes ou ces espèces étaient communes autrefois.

Les parcs zoologiques sont utiles en ce sens par exemple.

Mais là ! il s'agit uniquement de commerce d'espèces protégées par des conventions internationales.

Ce qui est grave c'est qu'en fin de compte personne ne réagit,et ces "commerçants"ont pignon sur rue.

Cordialement

Daniel

[Christian]

Bonjour,

Je pense comme vous qu'il est préférable de ne pas mettre dans le même sac des gens sérieux participant à des projets de réintroduction, des éleveurs passionnés et intelligents et des commerçants sans scrupule, méprisant les lois de protection !
Le but des ces derniers est simple, faire de l'argent : On élève (dans le meilleurs des cas) de la bestiole rare et on la vend à prix fort, comme du caviar, c'est rentable !
Pour faire un parallèle avec d'autres animaux protégés, si vous saviez le nombre de propositions que l'on m'a faite (sur le Net) pour de l'ivoire ou de l'écaille de tortue, vous seriez étonné. Les condamnations de ces trafics sont pourtant très sévères mais ces personnes sont hébergées dans des pays complaisants …
L'artisan suisse ou français qui prendrait le risque d'acheter ce genre de "matériel" serait bien inconscient !
Là aussi il existe des dérogations mais uniquement s'il y a preuve que l'ivoire ou l'écaille est ancien et bien antérieur aux statuts de protections. Des papiers en bonne et due forme doivent être disponibles à tous moment.
Malheureusement et c'est dramatique pour ces espèces, plus un produit est rare (voir interdit !) plus sa vente est rentable …