Bonjour
On a déjà parlé de ce sujet ici:
viewtopic.php?f=221&t=19601&p=108640&hilit=roundup#p108640Petit rappel:
Le Roundup (360 g/l de glyphosate) était à l'origine homologué (1974) pour la lutte contre les plantes vivaces très difficiles à détruire ( chiendent, liseron et autres...). Son efficacité n'avait pas d'équivalent, il rendait service pour régler le problème des vivaces dans toutes les cultures.
Pour cela, il devait être appliqué sur les "taches", c'est à dire en
localisation sur les parties couvertes des plantes à détruire et
jamais sur sol nu.
L'extension de son usage comme anti "annuelles" à faible dose a détourné son homologation ce qui s'est traduit par des "
applications en plein" ce qui n'aurait jamais du se faire.
Pour répondre à deux questions posées:
- sur les céréales, le roundup est utilisé comme défanant pour détruire la flore adventice
après la moisson et pas sur la végétation du blé. Ce qui n'a rien à voir avec le traitement du soja OGM en pleine végétation et sans risque puisque ce sojà a été manipulé génétiquement pour résister à l'action herbicide du glyphosate. Ce qui a pour conséquence, de "gaver" le soja et ses graines, de résidus que l'on va retrouver dans les farines de soja utilisées comme source de protéines pour l'alimentation animale............. et au final dans les viandes animales et bien sûr dans nos assiettes. Cela ne concerne que le soja non européen mais comme tout le monde importe du soja ou de la farine de soja OGM, de toute façon, vous en retrouvez dans vos assiettes quand vous mangez du cochon, du veau, du poulet etc. et surtout en provenance d'Allemagne, de Hollande et du Danemark car ces pays n'ont pratiquement plus de productions agricoles traditionnelles mais exclusivement de type industrielle. A mon sens, et je l'ai déjà crié haut et fort, la question des résidus de glyphosate dans l'alimentation humaine sera le prochain grand scandale sanitaire d'autant que, aujourd'hui, personne ne parle d'interdire l'importation des farines de soja OGM, et
personne n'envisage de lancer un plan de contrôle des résidus dans les denrées à risque ( jambon danois, viande bovine allemande ou oeufs et lait hollandais) .
Le scandale de la farine de viande et de la vache folle ne sera qu'un joyeux épisode à côté de ce qui nous attend.
Pour la vigne: le Roundup a réglé le difficile problème des plantes adventices vivaces, dès 1974. Il suffisait de l'appliquer (en respectant les doses et les conditions d'application) pour détruire quasi définitivement chiendent et autres liserons. En traitement localisé puisque c'était recommandé et le produit étant tellement cher qu'il n'y avait aucune raison de traiter en plein. Mais voilà: Le roundup était tellement efficace que les adventices gênantes étaient détruites pour 10 ans!!! Donc bien entendu, manque à gagner pour Monsanto qui se "tirait dans le pied". La firme a donc demandé et obtenu le détournement de son homologation en usage "annuelles" à 3l/ha au lieu de 12l !!! Cet usage n'avait aucune raison d'être accordé car la destruction des plantes annuelles peut se réaliser avec des moyens mécaniques ( la griffage, le labour) , la tonte et au moyens d'autres herbicides moins dangereux.
C'est ainsi que le glyphosate, (et d'autres produits dérivés mais dont on ne parle pas, c'est curieux... tels que le glufosinate), sont utilisés en plein, avec le risque de le voir appliqué sur sol nu, donc de les voir entraînés par les eaux de ruissellement dans les cours d'eau et les eaux souterraines.
Ce qui est intéressant dans le reportage diffusé par ARTE est l'élargissement à des questions secondaires : mode d'action, effets secondaires, résidus du glyphosate etc.
Ce qui n’apparaît malheureusement pas est:
- L'inconsistance des ministres de l'agriculture, de l'écologie et de la santé qui n'ont jamais engagé les travaux nécessaires à la recherche de la vérité, car il y a bien mensonge à tous les étages et le seul lobby de Monsanto ou d'une partie de la profession agricole ne suffit pas à expliquer la chappe de plomb appliquée sur le sujet. Il ne faut pas hésiter à parler de corruption d'une partie de la classe politique et de ministres.
- L'incompétence des administrations amenées à traiter les dossiers et proposer des décisions. Le seul service d'hommes de terrains qui pouvaient faire remonter l'information aux décideurs, a disparu.