Le Naturaliste

Bonjour à tous

Il y a quelques années, j'ai pu visiter le marais de Saulnot ( Franche Comté, Haute Saône ), dernier grand marais de cette envergure d' Europe occidentale.

Plusieurs espéces patrimoniales de niveau national y ont été constatées dont notamment la très rare fougère Dryopteris cristata , Thelipteris palustris, des phanérogames dont Ranunculus lingua ...etc.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la ligne du TGV nouvellement construite passe carrément dans la partie sud de ce marais !



De pauvres panneaux d'indication et de description du marais sont encore présents , presque ensevelis par la digue supportant la ligne !




On s'imagine très bien qu'une petite dérive du crayon des concepteurs vers le sud aurait peut être pu épargner le marais ....

Je ne peux m'empêcher de penser ce soir à Rémi Fraisse, jeune naturaliste décédé parce qu'il s'opposait à la construction du barrage de Sivens, dont les travaux menacent de destruction une des rares zones humides du Tarn ( zone humide du Testet ) !

Bonjour André,

Je comprends ta révolte et ta peine suite à ce terrible constat où le seul responsable se trouve être encore l'être humain !

Hello

Il est dit dans un pdf du RFF que cette dégradation a été compensée...

Comme pour le barrage de Sivens... ils vont "compenser"
(ils sont bien ces technocrates... la nature, ça se déplace comme des plantes en pot)

Tous les grands travaux doivent faite l'objet d'une étude d'impact et, lorsqu'impact il y a, ils doivent obligatoirement être compensés (s'il n'y a pas possibilité d'éviter les conséquences des travaux). Dans le cas présent, la compensation ne me semble pas idiote : empêcher que des parcelles d'intérêt, mais en déprise, ne s'enfrichent, se boisent et finalement se banalisent. Tout dépend ensuite de la mise en oeuvre. Qui va opérer ? Pendant combien d'années ?
Souvent, dans ce genre d'opération, les terrains sont rétrocédés à la région ou à un conservatoire d'espaces naturels. Je ne sais pas si c'est le cas ici.

Olivier

Dans le même ordre d'idée :
http://www.paysdauge-natureetconservati ... vation.pdf

Bonjour à tous, olivier

Je vois que la série continue !
Ces milieux humides doivent être sanctuarisés.... .
mais il faut aussi que les parisiens puissent rejoindre au plus vite leur résidence secondaire !
Une autoroute cela se dévie !
Une fois le projet enfilé , c'est trop tard ( voir Sivens) .
La seule solution , c'est de faire constater par huissier la présence des espèces protégées et de passer par les tribunaux.

Nous avons réussi ainsi à bloquer quelques projets ici en Alsace .

Si l'on avait dû protéger toutes les zones humides "assainies" depuis des lustres, le pays non seulement manquerait de terres cultivables mais une bonne parties de ces zones seraient carrément inhabitables! (palus: bords de rivières et de fleuves notamment)
C'est le cas du nord Médoc, assaini par les hollandais au XVI ième siècle où des centaines d'hectares de zones humides semi marines sont aujourd'hui des pâturages et, devenues de nouvelles zones protégées où pullules les oiseaux migrateurs!
Sans parler de la demi douzaine de communes rurales ou touristiques qui n'auraient même pas vu le jour.
Faut-il regretter d'avoir perdu quelques espèces et d'avoir créé des conditions favorables à d'autres ???

André a écrit:Bonjour à tous, olivier
mais il faut aussi que les parisiens puissent rejoindre au plus vite leur résidence secondaire !
U

Ou que les Normands ou les Alsaciens se rendent à la capitale le plus vite possible! ça marche dans les deux sens et je reviens à mes interventions précédentes, tous le monde profite du progrès et en redemande :En matière environnementale, nous avons tous du sang sur les mains.
C'est trop facile d'accuser les autres.

Certes, nous avons tous du sang sur les mains, mais JC, ne crois-tu pas que maintenant que le sale boulot a été fait (OK, on a asséché des hectares de zones insalubres), il serait peut-être temps de changer notre façon de faire ?

BINO-BONI a écrit:Si l'on avait dû protéger toutes les zones humides "assainies" depuis des lustres, le pays non seulement manquerait de terres cultivables mais une bonne parties de ces zones seraient carrément inhabitables! (palus: bords de rivières et de fleuves notamment)

Il n'est malheureusement plus question de protéger toutes les zones humides mais les rares qu'il reste : 50 % des zones humides avaient déjà disparu entre 1960 et 1990 et cette dégradation a continué depuis (même si elle ralentit notoirement ).
Quant à l'habitabilité des zones "assainies", les dernières inondations du Gard montre les limites de cette habitabilité : la disparition des zones tampons que représentaient ces zones humides (et je ne parle même pas de l'arrachage des haies et du bétonnage des bords des rivières) augmente la fréquence et l'importance des inondations, avec les dégâts que l'on connait...