Le Naturaliste

Corbicula fluminea (Müller, 1774) : Mollusca, Bivalvia, Veneroida.

Mollusque bivalve d’eaux douces, voire un peu saumâtre, très tolérant à la pollution organique, originaire d’Asie. Pouvant atteindre 30 mm, reconnaissable à ses stries larges (comparativement à Corbicula fluminalis, autre espèce à stries fines et serrées).
Dans les années 1980, je l’ai vu apparaitre dans le canal du midi méditerranéen, en provenance de Bordeaux, puis dans l’Aude et ses affluents. A l’époque j’ai fait remonter les données vers l’inventaire national qui se mettait alors en place.
Depuis elle a envahi tous les bassins hydrographiques de notre pays, par le biais des canaux de navigation (Brancotte & Vincent, 2002, pdf).

L’écologie de cette espèce invasive mondiale a été étudiée (Sousa et al, 2008, pdf). Si elle craint l’anoxie et les très basses températures, elle semble tolérer tout le reste.

Une des conséquences sympathiques de son apparition dans le réseau hydrographique local, fut le retour de la loutre. On observe régulièrement à présent de petits tumulus de ces coquilles dans des endroits isolés, souvent seulement accessibles par l’eau, qui sont les restes des repas de ces animaux difficilement observables (à l’affût ou, mon préféré, en kayak). Elles représentent aussi un complément alimentaire pour un autre invasif originaire d’Amérique du Nord : le rat musqué. (J’ai personnellement observé une loutre en train de se nourrir sur un de ces tas appelés réfectoires, mais le rat musqué en fait tout autant…, donc la présence de amas n’est caractéristique ni de l’une, ni de l’autre espèce)

Dimension de la plus grande valve présentée ici 27 mm de large sur une hauteur de 25 mm.

Bonjour Sylvain, tous,

Eh oui, les Corbicula ont envahi tout notre réseau hydrographique ! En voici deux images, prises dans la Charente, sous 2 ou 3 m d'eau, en été, il y a quelques années.

La première montre les deux siphons. Comme chez tous les bivalves qui ont des siphons, et en particulier les fouisseurs, le siphon le plus gros est le siphon inhalant (le courant exhalant, sortant par un siphon de plus petit diamètre, est plus rapide, ce qui favorise l'expulsion des fèces, voire des oeufs ou des larves pour les espèces incubatrices). C'est aussi le siphon qui est garni des appendices sensoriels les plus développés : ils servent à empêcher l'intrusion d'un indésirable.



La seconde montre ce bivalve, posé sur le sédiment, en train de sortir son pied, l'enfoncer dans la vase pour s'y ancrer. Dans un second temps, il rétractera son pied et se trouvera enfoui en position dans le sédiment.



Cordialement

Gérard Breton