Bonjour et bonne année naturaliste à tous,
Je (re) débarque un peu ici et j'ai vu un sujet ou je pourrais apporté quelques lumières.
Juste des détails à propos de ce sujet,
Il est dommage de constater que ces actions isolées, non concertées et destructrices ont (encore) lieux dans les Hautes-Vosges. Il est même étonnant de constater que le propriétaire apparemment marcaire (cf. André mess., 7912) ne se soit pas inquiété des conséquences de cette action, ayant des amis marcaires sur la grande crête je constate que nul agriculteur ne peut ignorer la possible biodiversité présente sur ses terrains ( Rappelons qu'ils ont du remplir les dossiers MAE* cette année ! et donc connaitre les dispositions ayant trait à la faune et à la flore, de plus Soultzeren est me semble t'il présent dans les limites du PNR Ballon des Vosges). La tentative de "camouflage" est peu "reluisante" au niveau déontologique.
Connaissant assez bien le secteur au niveaux botanique, j'aurais plusieurs remarques à formuler:
[/quote][quote="zunyite"]je le sais pour y avoir fait des releves justement ; inventaire des especes rares et/ou protégées dans les tourbieres de cette zone et de la vallée des lacs (de la tourbière de plainfaing à celle de retournemer : dans celles çi il y a beaucoup d'especes particulieres ; groupe des droseras, pins à crochets etc... pour info : des prélèvements sur ces pins d'une hauteur de 4-5m pas plus donnent des ages de 400 à 600 ans!!! développement tres ralenti de par le milieux ; les prelèvements sur les tourbes donnent des datations jusqu'à la periode du Wûrm ce qui n'est pas le cas des tourbieres de pente de ce secteur : bien plus récentes , peu développées individuellement et de bien moindre importance quant aux protections nécessaires. Par contre, que cela empire le problème d'eau est évident mais ce n'est réellement pas un problème dans le secteur ; au contraire c'est le trop d'eau imprégnation qui freine la végétation (pour mémoire adaptation à l'ére glaciaire qui n'est plus tres adaptée à notre époque
1. Le pin à crochet (Pinus mugo nsubsp. rotundata) est il est vrai protégé au niveau national; son unique station (spontanée !) se trouve à la tourbière du Beillard (Morte Femme) et non à Xonrupt-Longemer et encore moins à la tourbière de Retournemer, qui recèle outre des droseras (sic) un joyaux de la flore des Hautes-Vosges: Calla palustris. Toutes les autres stations de Pinus mugo s.l. des Vosges sont naturalisées !
2. L'étude des tourbières de pente reste encore à faire dans le détail ! Il est à noter qu'elles hébergent dans le secteur: Empetrum nigrum, Andromeda polifolia, Parnassia palustris, Pedicularis div. sp. . Leur origine récente (encore qu'il s'agit souvent de tourbières anciennes s'étant réactivée à l'Atlantique
) est aussi un atout pour le scientifique et le naturaliste ! Dans le secteur des Hautes Huttes elles ne sont pas si fréquentes ! et il faut le rappeler le manque d'eau ces dernières années a entraîné une dégradation sensible de ces milieux ! parenthèse aussi pour signaler que depuis 2 ans toutes les fermes auberges ont subis un manque d'eau significatif d'ou l’intérêt de préserver ces milieux ! Nos marcaires intelligents l'ont comprit. Il faut aussi comparer ce qui est comparable et la comparaison brute est un terrain aussi spongieux qu'une tourbière (même de pente !) Tourbière de pente/Tourbière bombée? Tourbière de lac à tremblant et tourbières de pente? et pourquoi pas comparer les tourbières de pente avec la tourbière de la Grande Pile située au piémont des Vosges (qui a fournit les lectures palynologiques les plus fines de l’interglaciaire Wurms/Riss et de l'Eemien?) Je ne parlerais bien sur pas des tourbières alcalines ! Il faut souligner et re-souligner encore qu'aujourd'hui la vrai valeur d'un milieu se juge en partie au risque que celui-ci à de disparaître ! Il en ai de même pour la faune et la flore ! (Les listes rouges sont la pour en témoigner). A ce titre je pense que les tourbières de pente vosgienne doivent retenir toute notre attention de naturaliste !
Bref c'est bien dommage (sauf pour les possibles Lycopodes d'André) espérons que notre cher agriculteur n'aura pas la lumineuse idée de réparer son forfait par un gazon fleurit !
Merci André pour ta veille naturaliste
Bien à vous tous
(*Mesures agroenvironnementales et Climatiques)