La Combe à la Serpent

Vous pouvez nous présenter ici une balade (ou un coin) qui vous a particulièrement plu (une région riche en flore et en faune par exemple) ou encore un parc, une réserve naturelle, pourquoi pas un musée d'histoire naturelle, une exposition ?
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La Combe à la Serpent

Messagede Jean » 01 Aoû 2009 14:31

HISTORIQUE


Au Xème siècle après JC, le site de la Combe à la Serpent, alors couvert de forêts, était, selon la légende, hanté par une vouivre ( femme –serpent) vivant au creux des rochers et se baignant dans la Fontaine d'Ouche. Plus prosaïquement, on peut penser que le lieu aurait abrité, même encore aujourd'hui, de nombreux serpents.
Au cours du Moyen-âge les moines défrichèrent certaines parties de la Combe en plantant de la vigne en terrasses. L'exploitation se poursuivit jusqu'au début du XXème siècle;des prairies pour moutons, des vergers ainsi que des plantations de résineux la remplacèrent ensuite.
Pendant les décennies suivantes, et par manque d'entretien, le taillis se substitua progressivement aux pâturages et les dijonnais prirent l'habitude de venir randonner, à la belle saison dans ce site redevenu complètement sauvage.
En 1962, la Combe fut intégrée dans les études de la future ZUP de Dijon-Lac afin de définir le périmètre de la zone à protéger et d'engager les premières acquisitions de terrains..
Dix ans plus tard, le Parc naturel de la Combe à la Serpent fut officiellement créé et les travaux débutèrent en 1974 par la construction de la zone sportive proche du quartier de la Fontaine d'Ouche ; parallèlement à ces travaux les derniers achats de parcelles permirent unetotale maîtrise foncière du site.

D'années en années, la Ville de Dijon poursuivra l'aménagement du Parc en créant plus de 28 km de chemins ou sentiers de randonnée, des zones de pique-nique et de jeu, avec un constant souci de mise en valeur du site et de préservation des équilibres écologiques.
Véritable poumon vert de l'agglomération dijonnaise, ce parc naturel de 336 ha contribue largement à la qualité de vie des dijonnais.




Notre belle Bourgogne est une région méconnue: il suffit, pour s'en convaincre, de regarder défiler en période de congés les hordes de voitures qui , l'été , foncent tout droit plein sud pour vite retrouver les mêmes embouteillages longs de centaines de kilomètres qu'ils viennent à peine de quitter, ivres du charme de rouler pare-choc contre pare-choc dans le parfum des gaz d'échappement, en s'arrêtant rapidement de temps en temps dans les gargotes d'autoroute ou quelque temple de la malbouffe ,pour ingurgiter vite fait sur le comptoir un sandwich anonyme sans goût ni sauce….Les malheureux ! Ils ont hâte de tremper leur derrière dans une Méditerranée chaudasse et surpeuplée, et ils ne savent même pas qu'ils traversent une merveilleuse région qui à quelques kilomètre de l'autoroute offre un spectacle merveilleux de châteaux, de manoirs, de demeures historiques, de forêts profondes et de claires rivières, de larges horizons, …De souvenirs historiques passionnants si on oublie pas que nos grands ducs de Bourgogne furent plus puissants que des rois ; ils nous ont laissé des églises merveilleuses, des abbayes, des enluminures, des peintures, des incunables, et vous, vous passez au milieu de tout cela à tombeau ouvert,ou le plus souvent englués dans un serpent infini de bagnoles, à cuire dans votre boîte de tôle ? Et Dijon, alors ? Dire que la plupart des gens hésitent à localiser cette belle ville sur un carte ! Dijon c'est la ville aux cent clochers,
La patrie de Bossuet,de Piron et de Gustave Eiffel,du grand Rameau ; plusieurs musées de culture régionale,le puits de Moïse à la chartreuse de Champmol,le palais des ducs de Bourgogne et le musée des Beaux arts,qui abrite les tombeaux de Jean sans Peur et de Philippe le Hardi…C'est un des plus anciens de France qui contient entre autres une pinacothèque qui rivalise avec le Louvre , un superbe jardin botanique qui échange des graines avec tous les pays du monde, un planétarium,une université, un conservatoire à rayonnement régional de vieilles rues aux maisons de bois dont certaines datent du 13ème siècle… N'oublions pas , évidemment la gastronomie,la grande, la vraie,celle qui n'a rien à voir avec celle des autoroutes….ah! le coq au vin, les oeufs en meurette, les escargots au frais parfum de beurre, d'ail et de persil ! Et si je vous susurre ces quelques noms : Gevrey-Chambertin, Vougeot,Vosne –Romanée,Volnay, Pommard,Nuits Saint Georges ,et tant d'autres,ça ne vous dit rien ?

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A ce stade vous devez bien vous demander ce que le dithyrambe da ma région bien-aimée vient faire ici, dans "Le Naturaliste"! Vous n'allez pas tarder à comprendre…Enclavés entre Dijon et Corcelles les Monts, nous avons le privilège de côtoyer un des plus grands parcs naturels périurbains de France qui, avec ses 336 hectares (excusez du peu ! ) offre le spectacle d'une "combe" ( dépression profonde ) laquelle permet de découvrir une variété de paysages typiquement bourguignons: coteaux secs calcaires,fonds de vallées fraîches et mystérieuses, forêts de feuillus…Vous saisissez: un vrai paradis pour naturalistes ! Et un privilège pour nous:notre maison ne se trouve qu'à 800m de l'entrée principale du parc…un vrai bonheur que nous n'avons pas besoin d'aller chercher bien loin et dont nous ne nous privons pas.
Cette combe s'appelle "Combe à la serpent". Pourquoi ce féminin, et que vient faire cette serpent ici : je m'en vais vous conter cela.

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Tout vient d'une légende très vivace encore aujourd'hui en Franche-Comté, dans le Jura tout proche et en Bourgogne aussi. Il s'agit de la légende de la Vouivre. dont Marcel Aymé a tiré un roman poétique et prenant qui illustre l'incapacité des hommes à résister aux sortilèges de l'argent et de la chair.
Vouivre , en patois de Franche Comté, est l'équivalent du vieux mot français "guivre", qui signifie serpent, mot encore usité de nos jours dans le langage de l'héraldique . C'est une créature fantastique mi-dragon mi serpent volant ,qui hante la profondeur sombre des bois;elle porte sur sa tête une escarboucle, précieux diamant grenat, pour attiser la convoitise des hommes , les tuer et s'emparer de leur âme. Cette créature effrayante a la possibilité de se matérialiser aussi en une superbe sauvageonne au cheveux de jais dans lesquels elle dissimule son escarboucle; elle attire les hommes en se baignant nue, accompagnée de vipères, dans les étangs , les sources et les ruisseaux de la forêt ,sur la rive desquels elle dépose son trésor. Celui qui arriverait à lui subtiliser sa pierre précieuse sans être vu aurait une vie heureuse, la richesse, peut-être même aussi l'immortalité. S'il est surpris en train de la dérober,des milliers de serpents,surgis de toutes parts,le poursuivront, et les noirs desseins de la vouivre se réaliseront : on ne le reverra jamais.

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Dans notre parc on dispose de 10km de sentiers de randonnées, de 13km de chemins empierrés jalonnés de bancs de bois, de 5km de pistes équestres,de 28hectares de prairies- pelouses, de nombreux coins pique-nique soigneusement entretenus,d'aires de jeux pour les enfants, d'un parc animalier, d'un observatoire astronomique…
Mais la plus grande partie c'est bien sûr la forêt tour à tour lumineuse et trouée de clairières ou alors profonde , ombreuse et mystérieuse,qui recèle une flore et une faune strictement protégées, des dizaines de sentiers où il est délicieux de se perdre.( on s'y égare quelquefois réellement !) Les lisières du parc côtoient des champs cultivés et alors, aux verts de la forêt,dans les trouées du feuillage, se mélangent, au temps des moissons, les ors et les jaunes des seigles ,des avoines ou des blés…

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Quand j'étais gamin, je me rappelle avoir fait chaque année aux alentours de la "Saint Jean d'été" et du 14 juillet, d'amples moissons de fleurs tricolores qui évoquaient bien sûr les couleurs de la France :coquelicots, bleuets et marguerites…et tous les vases de la maison étaient bientôt remplis de ces joyeux bouquets. Essayez aujourd'hui de trouver ces fleurettes et bien d'autres, ravalées au triste rang de " mauvaises herbes ", en quantité suffisante pour en faire des bouquets ! Ravagées par les labours successifs, les pesticides, les engrais ou encore les fauchages impitoyables, elles ont pratiquement disparu, et pour beaucoup, surtout les enfants, elles sont hélas complètement inconnues. J'ai vu il y a peu de temps, planté au beau milieu d'un immense champ de blé ,près de chez moi,un seul et unique coquelicot, bien rouge, en pleine santé,fier d'être là! Le pauvre ! ! Bien sûr on le remarquait de loin…surréaliste !

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Dans notre combe, tout un petit peuple de fleurettes, très communes,est encore présent : c'est un plaisir de retrouver leur nom!
Entr'autres, on peut y voir,selon les saisons :
Le géranium (geranium sanguineum ): très commun,il égaie bord des chemins, fond des combes et forêts
L'anémone pulsatille (pulsatilla vulgaris): elle fleurit au printemps .Ses fleurs,aux larges pétales violets sont recouvertes de poils à l'extérieur.
L'ancolie (aquilegia vulgaris), aux fleurs d'une délicate couleur bleu ciel.
Le sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum) Son nom vient des cicatrices laissées sur les tiges des années précédentes, évoquant l'aspect d' un sceau.
Le magnifique Lys martagon,rare et sévèrement protégé ici, mais hélas toujours à la portée des ignares et des vandales !
Notre région est aussi riche en orchidées qui fleurissent dès le mois de mars .
Beaucoup d'arbres et arbustes,évidemment, parmi les quels on peut citer:
Le Mélèze d'Europe, une espèce monoïque ( c'est-à-dire dont les fleurs mâles et femelles poussent sur le même arbre ). Lorsqu'ils sont mûrs, les cônes produisent des graines hautement appréciées des écureuils !
Le Noisetier - coudrier avec le bois duquel le sourcier fabrique ses baguettes…après avoir dégusté quelques noisettes !

Le genièvre ou genévrier commun, dont les baies bleutées parfument si agréablement la choucroute !
Un bel arbre, aussi : le Mélèze d'Europe, assez répandu ici. Aimant l'air sec et les sols bien alimentés en eau, il est reconnaissable à son port pyramidal et à ses aiguilles étroites, caduques, molles, d'un vert tendre devenant brun en automne.
L'orthographe est de respect;c'est une sorte de politesse. (Alain)
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La Combe à la Serpent

Messagede Jean » 01 Aoû 2009 14:37

...Le parc n'étant pas un espace clos, on y retrouve bien sûr toute la faune traditionnelle de notre pays dont la plus grande partie,largement protégée , offre de nombreuses occasions d'observation dans un cadre calme et naturel idéal…
Toujours considéré comme nuisible par certains forestiers qui déplorent la destruction des petits arbustes,des jeunes pousses et des écorces dont il se régale, le cerf, le plus caractéristique des cervidés, magnifique animal,n'est pas absent de nos forêts. Il est heureusement protégé par des règlementations de chasse et des associations qui luttent contre la quasi disparition de certaines espèces. A l'époque des amours du grand cerf, fin septembre début octobre,à la tombée du jour ou au contraire très tôt le matin on peut avoir la chance d'entendre son brâme dans le silence profond des sous-bois: un instant privilégié ! L'apercevoir est une autre histoire…
Le sanglier est extrêmement répandu, trop répandu même ! Corcelles étant un village mitoyen
de la Combe à la serpent, pas mal d'habitants de la commune ont déjà reçu des visites nocturnes, et constaté de gros dégâts dans les jardins dont ils n'hésitent pas à défoncer les clôtures et ravager les plantations en leur donnant l'aspect de champs labourés…Dans la journée, lors d'une balade en forêt, on ne risque pas trop d'en rencontrer :si toutefois cela arrive et qu'il s'agisse d'une laie accompagnée de quatre ou cinq marcassins, il vaut mieux n'être pas seul et savoir grimper aux arbres! Des battues sont organisées chaque année par la chambre d'agriculture pour tenter de régulariser leur prolifération anarchique.
Même problème pour le blaireau dont nous avons été infestés il y a deux ou trois ans…il y en avait de très nombreux dans le village où ils creusaient des galeries longues et profondes avec leurs pattes fouisseuses. Dans mon jardin ,j'avais eu quelques rosiers massacrés ,déracinés, car se trouvant sur le trajet de ces pelleteuses vivantes capables de remuer des tonnes de terre !
C'était un véritable fléau : le lieutenant de louveterie venait chaque soir poser des collets qu'il visitait le lendemain matin; les collets employés sont des collets à arrêtoir qui ne tuent pas. Le coup de grâce était donné au pistolet aux malheureux animaux qui s'étaient fait prendre et leur queue coupée pour justifier les quotas…Bien triste…..car c'est un bel animal, très intelligent et méfiant,difficilement observable dans son biotope.
Nous avions eu aussi beaucoup de renards qui n'hésitaient pas à pénétrer en ville dans les cours et les poulaillers; redoutables vecteurs de la rage, cette maladie a pratiquement été éradiquée en Côte d'Or grâce à leur vaccination.

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Me rappelant mes souvenirs d'enfance ,dans les prairies"sauvages" et calmes de la combe je retrouve le plaisir de faire jaillir à chaque pas des gerbes de sauterelles et de petits insectes, d'observer sans difficulté ni contrainte l'Ephippigère dodu et vert , aux immenses antennes filiformes et au "chant " de petite crécelle, dont la femelle arbore une énorme tarière! Ce sympathique insecte est souvent le commensal du genévrier dont les fines épines ne le dérangent pas le moins du monde ! Depuis quelques années nous avons la chance d'avoir en Bourgogne des mantes religieuses que nous n'avions jamais vues auparavant dans notre région, où elle tend maintenant à devenir endémique; phénomène dû sans doute à d'infimes changements climatiques. Ce superbe et cruel insecte est absolument passionnant à observer.
Par contre les papillons sont de plus en plus rares, victimes des mêmes nuisances subies par les "mauvaises herbes", cependant si jolies fleurettes,dont je parlais auparavant : pesticides, engrais,et surtout les fauchages incessants qui les privent de leur cadre de vie et tuent leurs chenilles…Il est vrai que le papillon est une fleur qui vole ! On a quand même la possibilité de voir au printemps quelques belles espèces parmi lesquelles le Citron aux ailes d'un jaune lumineux alors que sa dame de compagnie se contente d'un délicat vert tendre; le paon du jour,orné de fines touches d'aquarelle, le tabac, différentes espèces d'argus et exceptionnellement un machaon, le merveilleux "porte queue"….mais c'est rare !
Beaucoup d'oiseaux, bien sûr, souvent facilement observables aux jumelles, mais à leur sujet je préfère vous conter cette anecdote!

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Certains soirs à la fin d'une belle et chaude journée, à la tombée du jour,alors que le ciel est encore un peu rose à l'horizon, nous nous rendons, mon épouse et moi , accompagnés de notre petite chienne Daisy,dans une clairière connue de nous seuls ( du moins nous le croyons !), silencieusement, bien sûr, jusqu'à un vieux banc rongé de mousse: après nous y être assis,et apprécié une fois de plus le silence et les parfums de la forêt, nous attendons le récital du rossignol dans notre fauteuil d'orchestre !
Bientôt retentissent les roulades, les trémolos, les vocalises et les trilles du, ou quelquefois des, solistes qui s'égrènent dans le bleu du soir;
nous avons souvent noté sur une portée la partition merveilleuse de ces musiciens de la nature. Mais aucune voix humaine ou instrument ne pourra jamais rendre dans sa pureté et son émotion ces chants, perpétuelles et quotidiennes fêtes de la musique! Instants de bonheur offerts par la nature et qui ne coûtent qu'un peu de sensibilité et d'attention.On aurait tort de s'en priver !
Ce bestiaire ne serait pas complet si je ne parlais pas de nos amis les serpents : ce n'est que justice puisqu'ils ont donné leur patronyme à la Combe ! La couleuvre n'est pas très abondante;complètement inoffensive, je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir ici
Par contre la vipère l'est beaucoup plus; je me souviens m'être trouvé nez à nez avec une superbe aspic se chauffant au soleil ,parfaitement enroulée au beau milieu d'un chemin herbeux…j'étais accompagné de mon vieux caniche Gizmo,âgé de 17 ans, qui presque aveugle ne l'avait pas vue et allait lui marcher dessus…la vipère s'étant obligeamment déplacée pour le laisser passer ,rien de dramatique ne s'était passé ce jour là ! Il ne faut pas avoir une peur panique des vipères; c'est une espèce protégée, qui fait d'ailleurs l'objet de lâchers ponctuels. Il est bien sûr interdit de les tuer ou de les capturer. Il suffit de faire attention où l'on pose le pied, surtout dans les chemins herbeux et pierreux,près des murets, des pierriers, et dans les cadoles, qu'elles affectionnent particulièrement !

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Les cadoles, ou cabottes,sont des petites constructions en pierre sèche ( en Côte d'Or on dit en "laves" ) destinées à fournir un abri aux agriculteurs ou aux bergers..De tailles et de formes diverses, elles sont très nombreuses dans le parc de la Combe; certaines dateraient du XIIIème siècle.. Construites en simple empilement de pierres plates, sans mortier, elles se trouvent aussi bien en plein champ, qu'enfouies au plus profond des bois.
Toutes furent retrouvées en très mauvais état, réduites à de simples tas de cailloux .Les pierres servant à les construire proviennent des champs déblayés il y a bien longtemps pour permettre la culture de la vigne. Les plus petites servaient à la construction de murets destinés à séparer et marquer les parcelles de vignoble, les plus grandes et les plus parfaitement plates à édifier des cadoles. Aujourd'hui elles sont prises en charge par les instances culturelles régionales et reconstruites soigneusement avec les techniques d'autrefois par des ouvriers laviers et des professionnels amoureux de leur métier . Ils restituent pour notre plus grand plaisir ces pittoresques petites huttes qui parsèment agréablement le décor de la combe au milieu de la végétation. La plupart des cadoles datent toutefois du XIXe siècle et servaient de resserres à outils, ou abris,en cas d’orage et à l’heure du casse-croûte ! D’autres, bien cachées dans la forêt ou en contrebas de chemins, au milieu des fleurs,auraient abrité des rendez-vous galants , (après tout, pourquoi pas!) ou peut-être même servi de refuge à des petits malins qui voulaient échapper à l’impôt de la gabelle au XVIIIe siècle !

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Ce rucher qui se trouvait avant la création du parc en pleine nature entre bois, vignes et champs, est désormais inclus dans le parc public.
Sa présence a été ignorée jusqu'en 1967, date de son identification, car il était enfoui dans la végétation .Pour s'y rendre, une longue promenade de 4 km au plus profond de la combe,par de mystérieux sentiers,délicieux les jours de grande chaleur, est nécessaire …Depuis 2004 il a été restauré, cependant ce rucher unique en France,et peut-être au monde, n'a pas encore livré tous ses secrets. Ce" mur à abeilles" a été aménagé près de Corcelles les monts; notre village où les vergers étaient nombreux. Il figure sur le cadastre de 1812; construit sur 3 terrasses, des abris sous roches sont aménagés, et des escaliers. Les murs ont été construits en pierres sèches comme ceux d'une cadole, mais sa conception est très élaborée car il était prévu des niches d'hivernage; 48 niches d'une très belle architecture sont recensées actuellement.
A la belle saison les ruches étaient placées dans le mur à abeilles, orienté plein sud, et à partir du 7 décembre jour de la saint Ambroise,patron des apiculteurs, les ruches étaient placées à l'abri du froid, dans la même disposition mais à l'intérieur du rucher.Le pâle soleil d'hiver suffisait à garder tièdes les murs qui conservaient ainsi grâce à leur épaisseur une atmosphère douce compatible avec la vie des abeilles;l'aération se faisant par les petites ouvertures carrées au fond de chaque niche. Beaucoup de réflexion là-dedans !
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Enfin, pour ceux qui souhaitent lever leurs yeux vers le ciel pour voir un peu ce qui s'y passe
La Société Astronomique de Bourgogne ( SAB), créée en 1975, possède dans l'enceinte du parc un petit observatoire entièrement voué à la passion de l'astronomie. L'observatoire des Hautes Plates, terminé en 1985 est ,à juste titre, la fierté des grands anciens de l'association. Situé au sud du parc, sur une zone plate idéale, bénéficiant d'un horizon visible de 360°.
Coordonnées : 47°18' N, 4°58 E, altitude : 426 mètres
Terminé en 1985, il a été entièrement conçu et construit "maison": calcul et assemblage du
dôme, monture, polissage du miroir, tout ! Il est équipé d un télescope Newton de 300 mm de
diamètre et de 1482mm de focale. L’association est aussi propriétaire d' un télescope Dobson de 500mm de diamètre, l'un des plus gros télescopes de Bourgogne que l'on connaisse. Et en plus il tient dans le coffre d'un monospace ce qui permet de le déplacer en des cieux non pollués. Un vrai régal pour les yeux !
Sur la face sud de l'observatoire se trouve un cadran solaire original; installé en 1991, Deux cadrans, surmonté de l'inscription " Le Temps scintille, le Songe est savoir " , donnent, non pas l'heure solaire, mais l'heure en temps universel ; en hiver il faut utiliser le cadran de gauche, et au printemps celui de droite; pour obtenir l'heure légale on ajoute une heure (ou deux heures l'été) il donne aussi la date.
Beaucoup d'animations et de manifestations sont organisées par la SAB : initiation, cours,
conférences, en ville au siège de l'association ou sur le site des hautes Plates, prêts d'instruments,stages de photographie astronomique,etc,etc ! Chaque année des centaines de visiteurs se pressent sur le site de Corcelles les Monts à l'occasion de la nuit des étoiles ou à l'époque des Perséides…
A Dijon, à l initiative de la Société Astronomique de Bourgogne, nous souhaitons regrouper
les acteurs forts de l’astronomie pour montrer l' importance de la culture astronomique dans
cette ville et la développer :
- la Société Astronomique de Bourgogne, l’une des trois plus importantes associations
d’astronomes amateurs de France. Son observatoire est l’un des plus fréquentés de France
pour les Nuits des Etoiles.
- le Jardin des Sciences, qui gère le planétarium Hubert Curien,au jardin de l'Arquebuse équipement phare de l’Astronomie dans le Grand Est.
- le Laboratoire THEMA (Théoriser et Modéliser pour Aménager, Université de Bourgogne
et de Franche-Comté), CNRS, qui pour la première fois en France, développe des travaux de recherche sur la pollution lumineuse.
La pollution lumineuse ,qu'il serait facile de maîtriser ( en fait c'est une question d'interrupteurs !!), qui désole les observateurs du ciel, qu'il soient amateurs ou professionnels
est la conséquence d'un immense gaspillage inutile de kwh,
A ce sujet la SAB vient de publier un très intéressant article accompagné de photographies ô combien parlantes que je vous incite vivement à découvrir sur ce lien :

http://www.astrosurf.com/sab/public/pol ... dpollu.htm

Voilà! J'espère vous avoir intéressé avec ma visite de la Combe à la Serpent.
Si d'aventure vous passez par "chez nous " restez donc quelques heures ou ...pourquoi pas quelques jours à Dijon et à Beaune, vous serez surpris de la quantité de trésors à y découvrir !
Et puis consacrez un moment à la combe : si vous n'y apercevez pas la Vouivre, vous aurez au moins la consolation d'avoir pris un bon bol d'air !


Jean LEGRAND Juillet Août 2009

Vos commentaires sont les bienvenus ici => viewtopic.php?f=145&t=4007
(ajout Chris)
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