Le Naturaliste

Bonsoir à tous,

D’un récent (et court) séjour dans l’île grecque d’Amorgos, la plus orientale des Cyclades, à la limite du Dodécanèse, j’ai ramené quelques souvenirs naturalistes, éclectiques, au hasard des rencontres, et présentés dans le plus grand désordre. D’abord une étrille, Portunidae, le Crabe bleu Callinectes sapidus, photographié à l’étal d’un poissonnier du Pirée. Tous des mâles, d’après ce que j’ai pu voir. Espèce d’origine ouest-atlantique, et considérée comme introduite en Méditerranée orientale.



Un escargot qui ressemble de loin au petit-gris de chez nous, mais qui est une espèce voisine, Helix lucorum, je crois.



Bien que l’espèce soit (à juste titre) protégée par la convention de Genève, donc sur toute l’Europe, il n’est pas rare de voir une coquille (ou plusieurs) servant d’élément de décor dans les boutiques, les restaurants, etc. C’est le Bivalve type de la famille des Pinnidae, Pinna nobilis, espèce que l’on rencontre sur toute le bassin méditerranéen. Sur ce spécimen, on voit la limite de l'enfouissement dans le sédiment de ce byssifère plus ou moins profondément enfoui.



Souvenir de mes années de thèse (mais les miennes étaient fossiles), une étoile de mer pentagonale, Peltaster placenta, dont la répartition est plus large que la Méditerranée, je l’ai rencontrée au Cap-Vert. Décor de restaurant, encore. Vit due les fonds sableux.



A suivre...


Gérard Breton

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Déjà vus en Crète, à un autre voyage, ces petits gastropodes qui pendouillent, en groupe, sur les rochers, indifférents au soleil et à la forte température qu’ils encaissent. Plusieurs espèces se ressemblent, et je n’ai pu faire qu’une identification probable : cf. Albinaria coerulea.



Un épineux que j’aime beaucoup, à répartition est-méditerranéenne et qui représente pour moi un hymne à l’angle à 120°, la rosacée Sarcopoterium spinosum, la Pimprenelle épineuse.



Enfin, un soir, en rentrant à l’hôtel, sur le pas de notre porte, un sympathique crapaud Bufotes viridis. Dommage, il n’a pas chanté. Il paraît que son chant est très harmonieux.



Bien cordialement

Gérard Breton

Bonjour à tous !
Merci Gérard pour ce petit reportage naturaliste.
Je peux apporter une précision concernant la coquille que tu nommes Helix lucorum. Il s'agit très probablement d'une autre espèce, mais appartenant aussi à la famille des Helicidae : Eobania vermiculata.
Elle se reconnait, notamment, à son labre (le bord de l'ouverture) très large, pourvue d'une forte lèvre blanche. Elle est commune en pays méditerranéens, y compris dans les îles.
Helix lucorum ressemble davantage à notre escargot de Bourgogne. Il est largement élevé et vendu pour la consommation.
Bon appétit quand même.
Marc.

Bonsoir Marc,

Un grand merci pour cette correction, j'avais hésité entre les deux espèces. Je vais pouvoir corriger mes identifications.

Merci.

Cordialement

Gérard

Hello

merci pour ce petit bain photographique exotique.
sympas ces petits coups d'oeil naturalistes.

Hi
Je pense que la photo de la nacre correspond plutôt à Pinna rudis qui présente des aspérités très marquées et non pas à Pinna nobilis laquelle est pratiquement lisse, surtout au stade adulte.
La première ne dépasse pas 40 cm contre 1 m pour la seconde.

Bonjour Jean Claude,

Les plus grandes nacres "décor" mesuraient une trentaine de centimètres. Ce que l'on voit sur la partie postérieure (=haute) de la coquille, je pense que c'est du fouling, principalement des hydraires, et on voit bien la limite d'enfouissement. Il y avait aussi des Pinna rudis, avec des côtes écailleuses, bien différentes, il y en a une peu visible, à droite de la grande coquille sur ma photo. J'ai pris cette photo pour la limite d'enfouissement, parce que je suis actuellement sur une problématique de Pinnidae fossiles....

Merci en tous cas pour cette proposition de correction, il est vrai qu'une erreur de détermination peut toujours survenir !

Cordialement

Gérard Breton

OK la seconde en arrière plan parait effectivement différente.
Si ça peut t'aider, comme j'ai quelques spécimens de trois espèces différentes de nacre pêchée aux Philippines: 10 à 20 cm de longueur dont l'une présente des aspérités identiques à Pinna rudis, je peux t'envoyer des photos.

Bonsoir Jean-Claude,

Merci de ta proposition généreuse, je ne pense pas avoir besoin de photos de Pinna spp. actuelles (d'ailleurs j'en ai en photothèque, de Méditerranée) pour mon papier sur des Pinna crétacées. La problématique est celle de différencier, sur les fossiles, les deux genres voisins Pinna et Atrina. Une coquille de Pinna écrasée par la compaction peut correspondre très exactement à la diagnose d'Atrina... Comme disait un membre de mon jury de thèse, zoologiste, " Comment peut on être paléontologue !"

Encore merci pour ta proposition,

Cordialement

Gérard Breton

De rien, c'est normal.
Bon succès dans ta requête paléontologique
JC