Bonjour les Naturalistes
Voici un chouette cilié récolté en début de mois en bordure d’une mare permanente appréciée des ragondins et des aigrettes, à proximité de marais salants (Loire Atlantique) - l’eau est a priori légèrement saumâtre. Sauf erreur, ce cilié n'avait pas encore eu les honneurs du site, donc, malgré les photos de moyenne qualité, voici ce que ça donne :
Photo 1 coupe optique longitudinale légendée :
Photo 2 aspect de surface (ciliature) :
Cilié d'allure ovoïde, environ 70 x 50 μm. Ouverture buccale antérieure (Ob), d’où débute une « structure en brosse » (Br) ( ligne longitudinale de cils d’arrangement particuliers) s’étendant sur ⅓ de longueur du corps et se terminant au niveau d’une petite fossette (Fo. Une vacuole pulsatile est visible dans la région terminale du corps. Sur tout le corps : rangées ciliaires longitudinales (cinéties) légèrement hélicoïdales s’étendant de l’ouverture buccale jusqu’à l’’extrémité postérieure. Les cinéties se positionnent au fond de profonds sillons très nets. Macronoyau à l’équateur de la cellule, sphérique, diamètre 10 μ env. Toutes ces caractéristiques sont en faveur du genre Placus Cohn, 1866
Cerise sur le gâteau
Par chance la seule lame où j’ai pu observer ces ciliés comportait également un individu en fin de division asexuée, par coupure transversale de la cellule mère après duplication des noyaux : donnant ainsi deux cellules filles dites "proter" (issue de la partie antérieure de la cellule d’origine - en haut à gauche sur les photos) et "opisthe" (partie postérieure de la cellule mère, en bas à droite sur les photos).
Photos 3 : coupe optique longitudinale fin de division du cilié :
Photo 4 : aspect de la ciliature en fin de division :
A noter :
- L'énormité du macronoyau du proter, et la structure en brosse bien visible, tandis qu’au niveau de l’opisthe la brosse ne semble pas encore être reconstituée, alors que tous les ingestats de la cellule mère y ont migrés… Les deux cellules filles ont chacune leur vacuole pulsatile active et leur ciliature somatique hélicoïdale complète.
- Aujourd’hui la famille des Placidae (dans l'ordre des Prorodontida) ne renferme que le genre Placus Cohn, 1866 et le genre Spathidiopsis Fabre-Domergue, 1889 qui sont quasi jumeaux (le second ne diffère du premier que par l’infraciliature de sa brosse et l’absence de fossette), le site NIES fusionne d’ailleurs les deux genres….