Lors de mes dernières pêches aux rotifères je suis souvent tombé devant des ciliés hypotriches on ne peut plus classiques, comme celui-ci, Fig 1 et 2 en vues ventrale directe et dorsale par transparence (pas bien belles mais suffisantes pour mon propos).
Le corps est rigide, la vacuole pulsatile équatoriale sous le péristome, large AZM (Adorale Zone of Membranelles - bord antérieur droit sur la vue ventrale. À gauche de l’AZM une membrane ondulante plus ou moins linéaire, hélas sans distinction de l’endorale et de la parorale… Macro et Micro noyaux invisibles également. Plusieurs vacuoles digestives dont une renfermant une algue verte unicellulaire ellipsoïde et deux autres un contenu bleuâtre très réfringent (et cramés sur la vue ventrale).
Mensurations de la bestiole (en μm ) :
L = 100 ; l = 42 ; AZM = 46 ; longueur des 3 cils caudaux postérieurs = 20
Bilan ciliature après de longues observations vidéos
(voir FIG 3 : schéma ) - attention : la vue étant « ventrale » (face buccale donc), ce que l’observateur voit du côté gauche est en réalité sur le côté droit pour la bestiole (je sais, c’est confuseux au possible, mais c’est la norme chez les ciliologues 
) :RMD : rangée marginale droite : 23 cirres
RMG : rangée marginales gauche : 17 cirres
F: 1 groupe de 3 cirres Frontaux forts (dont 1 buccal), et 1 groupe de 4 autres à droite de l’AZM
V : 1 groupe de 3 cirres Ventraux sous l’AZM et un groupe de 2 cirres pré-transversaux (c’est à dire juste au dessus de des cirres transversaux)
T : 5 cirres Transversaux forts
CC : 3 cils raides postérieurs Caudaux à implantation dorsale.
Les 3 cils caudaux, raides, fins, allongés font immédiatement songer à... Stylonychia bien sûr !!!
… Sauf que ! 
Parmi la famille des Oxytrichidae qui compte 22 espèces, plusieurs possèdent des cils caudaux, mais au final en farfouillant bien dans la littérature, et vu l’allure générale de mon spécimen, deux genres seulement sont candidats : Stylonychia et Oxytricha ! Et c’est là que ça devient plus compliqué … Dans sa monographie consacrée au Oxytrichidae (Vol 1 Springer 1999) Helmut Berger indique dans sa clé d’identification des genres (p. 104 et suiv.) que la différence entre Oxytricha et Stylonychia tient uniquement (???) au tracé des deux membranelles (Parorales et Endorales) qui sont chez Stylonichia presque linéaires et parallèles, tandis que chez Oxytricha elles sont légèrement recourbées et elles se coupent à mi parcours…. Hélas, ces tracés ne sont pas visibles sur mon spécimen…
Fort heureusement, le même auteur signale que chez Oxytricha l’AZM fait moins de 35 % de la longueur du corps. Alleluia ! Pour mon spécimen l’AZM fait 50 % de la longueur du corps. On a donc bien affaire ici à Stylonychia, même si d’allure le genre est en général plus grand, avec une AZM encore plus large et des cils caudaux plus longs… D’ailleurs Dragesco (Ciliés libres d’Afrique p.486) signale qu’il existe deux variétés pour le genre : une grande (entrer 180 et 300 μ) et une petite (entre 80 et 160μ), de plus son descriptif de la ciliature est tout à fait conforme à ce que l’on trouve ici… OUF !
- FIG 1 : Vue ventrale
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- FIG 2 Vue dorsale (par transparence)
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- FIG 3 : schéma ciliature ventrale
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