Bonjour à tous
cela fait quelques temps que je réunis ces éléments et là je sens que je suis au bout de mon enquête...
Je pense qu’il s’agit ici de P. cambricum, mais je n’ai pas trouvé de comparatif qui me satisfasse totalement des trois espèces( et de leurs hybridations) pour acquérir une certitude. Aussi je vous la soumets pour avis.
? Polypodium cambricum Linné, 1753 ; Polypode du Sud (Polypodiaceae)
Desséchée à Ferrals-les-Montagne (34), rochers schisteux en berge de Cesse, le 15 aout 2016.
Je fréquente cette station depuis une quinzaine d’années, et je n’avais jamais vu le niveau de la Cesse aussi bas. Pire, les mousses et fougères qui poussent entre les pierres des anciens aménagements hydrauliques, sont, cette année, totalement desséchées.
J’ai prélevé deux feuilles de ce Polypodium qui présentait encore quelques traces de vert. Ses sores sont très volumineuses.
J’ai déplié une foliole basale stérile entre deux plaques de verre pour la photographier :
Puis j’ai monté des sporanges avec du gel de glycérine transparent pour les photographier. Les anneaux mécaniques comptent généralement 7 cellules (mini 4, maxi 11) :
La paroi du sporange est composée de grosses cellules quadrangulaires bien visibles :
Les espagnols, qui ont une école vigoureuse sur les Ptéridophytes, me donnent les chiffres suivants :
Polypodium vulgare : anneau 11-13, spores 60x39 µm
Polypodium interjectum : anneau 9-10, spores 80x54 µm
Polypodium cambrium : anneau 6-7, spores 75x48 µm
Ces chiffres devraient me satisfaire et rendre la détermination facile si ce n'est que....
Origines des Polypodium européens :
Selon les travaux de Redondo, Blanco et Horjales : sur le plan génétique, Polypodium vulgare, espèce asiatique, serait issu du croisement entre Polypodium virginianum et Polypodium glycirrhiza.
Il aurait colonisé l’Europe des millions d’années après Polypodium cambrium. Le croisement (génétiquement) complexe entre ces deux dernières espèces aurait engendré Polypodim interjectum. Ouf !
Ces trois espèces européennes sont à l’origine de trois hybrides identifiables uniquement par la génétique : P. x shivasiae, P. x fontqueri et P. x mantoniae.
C’est donc parmi ces trois espèces et ces trois hybrides, qu’il me faut situer cet individu…
Les spores mesurent ici 42,5-47 µm de large sur 67-75 µm ce qui pourrait coller, les dimensions maximums ici étant équivalentes aux dimensions moyennes données par les espagnols pour P. cambricum. Leur surface est couvertes de grosses réticulations arrondies, portant elles-mêmes de petites verrues hémisphériques (encadré).
Bibio :
Estudio del género Polypodium L del noroeste Ibérico-Cantidades de DNA nuclear (pdf)
Site :
Polypodium cambricum, it adapted to cold for to survive