Je suis d'accord sur l'essentiel avec MArc.
A mon habitude toutefois, je voudrais nuancer certains points et je suis dubitatif sur la possibilité de conserver un environnement partout "naturel".
D'abord, certes la peur de la nature est réelle chez certains de nos concitoyens. Mais il faut à mon avis tout autant se méfier de l'adoration exagèrée de la nature et de propositions de non gestion.
Parmi les amateurs de serpents, par exemple, des attitudes de Nicole Viloteau me surprennent...
Les friches accueillent de nombreuses espèces. Les botanistes y sont heureux d'y voir des espèces rares car nouvellement implantées. Mais un verger ou une prairie de fauche avec des haies, des plantations d'arbustes choisis peuvent aussi accueillir des insectes et toute une faune intéressant le naturaliste.
Ceci dit, Il faut aussi insister comme André sur la nécessité de créer des réserves. Il sait par exemple que sans protection, les pelouses à Orchidées des collines sous vosgiennes seraient couvertes de vignoble ou de lotissements.
Au niveau européen, l'ambition de natura2000 est de créer un réseau de sites préservant 10% de la biodiversité de la région.
Ce ne sera pas suffisant pout tout. Le parc national des pyrénées par exemple n'a pas suffi pour stopper le déclin des ours...
Ensuite, je ne peux que réagir sur la caricature d'activité pédagogique présentée. Je renvoie aux textes concernant les SVT
http://media.education.gouv.fr/file/spe ... _33529.pdf
Le programme de 6e en particulier débute par un chapitre "caractéristiques de l'environnement proche" ou l'on fait découvrir la faune et la flore du parc du collège et éventuellement celle justement d'un terrain en friche à proximité du collège. La visite de réserve avec des raretés est une exception! Elle peut être imposée malheureusement par l'environnement de collèges composé uniquement de goudron et de béton (c'est heureusement rare) et est rarement possible faute d'argent.
La solution humoristiquement proposée était valable au XIXe siècle.
Je crains qu'au XXIe siècle la croissance de la population n'entraine un cloisonnement des espaces en:
- espaces urbains
- espaces agricoles
-espaces naturels protègés
Il faut essayer de conserver de la nature dans les espaces urbains et agricoles, mais il est difficile de faire admettre la nature du naturaliste. Effectivement un élu préfèrera une pelouse bien "propre" à une friche naturelle ou l'ambroisie -qu'il doit faire arracher- peut se développer naturellement. Il sera tout fier de présenter comme le summum du naturel une jachère semée...
(et moi comme botaniste je suis bien content d'y voir de la nielle des blé (Agrostemma githago) car je la vois de moins en moins dans les champs de blé!!)
Cordialement