Daniel a écrit:Bonjour,
il vaudrait mieux le témoignage direct de mon collègue. A défaut, je reprends un point concernant la douleur.
D'après lui, la morsure est nettement ressentie, mais ce sont les symptomes généraux pendant ses quelques jours à l'hopital qui l'ont fait le plus souffrir. L'oedème du bras est très spectaculaire, mais surtout il s'est plaint de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées et de vomissements.
Bonjour,
Je dirais que globalement j'ai le même ressenti (mon avantage étant que le sérum a rapidement arrêté les effets digestifs).
Pour moi le pire n'a pas été l'œdème (pénible mais la glace atténue bien la douleur), mais les phlyctènes après percement (on peut multiplier la douleur ressentie pour une grosse ampoule qu'on perce par 10).
En ce qui concerne l'œdème, un truc impressionnant est le fait que le parcours du venin le long des vaisseaux lymphatiques les fait nettement apparaître (on voit des lignes rouges).
En ce qui concerne les nécrose: si on compare avec les morsures de chien (qui sont le cauchemar des chirurgiens), c'est probablement assez rares, mais les vipères ne se lavant pas les crochets... et comme le venin met un peu toute la vascularisation en vrac, ça n'arrange rien.
Je me souviens avoir vu la main d'un spécialiste des serpents de Chizé: suite à une morsure il avait eu une atrophie d'un bout de muscle (apparemment sans handicap, mais ça laissait un creux).
D'ailleurs lors de ce séjour (stage de maîtrise), j'ai été impressionnée par la densité de vipères en bord de champs dans un coin où je n'aurais pas soupçonné tant de bestioles. Les chercheurs étaient d'ailleurs extrêmement détendus par rapport aux bestioles: on nous a dit de marcher doucement en bord de haie, et poser le pied sur les vipères qu'on verrait, et appeler le thésard qui nous accompagnait pour récupérer les bestioles. Après le passage de tout un troupeau d'étudiants, j'ai ainsi mis le pied (avec grosse accélération cardiaque) sur un beau petit mâle (comme quoi les vibrations ne font pas toujours fuir).
Toutes nos prises étaient attrapées par la queue, ou manipulées avec un crochet en métal (qui m'a semblé ridiculement court). Ensuite tout ce petit monde était emmené dans des sacs, puis sortis, posés parfois au sol au milieu du groupe d'étudiants (qui se reculait bien vite si l'animal commençait à se déplacer), puis pesées, mesurées, marquées...
Ceci dit, il es rarissime qu'une personne travaillant sur ces animaux ne se soit pas fait mordre au moins une fois
Bref, un milieu peut être riche en vipères sans qu'on s'en rende compte. Quand on connaît un peu mieux la météo qui favorise leur observation, ainsi que les endroits que ces bestioles affectionnent, on augmente déjà la chance de les voir (ce que je trouve finalement rassurant: mieux vaut les voir
).
Cordialement,
K