Bonjour Daniel, tous,
Daniel, tes réflexions sur les limites de l’espèce ou du genre sont pertinentes. Tu les développes à propos de phanérogames : il est vrai que les botanistes ont parfois tendance à avoir une démarche très analytique, très « découpeuse de taxons en quatre ». Ce n’est pas un reproche, c’est une constatation. Mais les zoologistes ne font pas mieux, même si le Code de Nomenclature limite leurs ardeurs à la sous-espèce, alors que le Code de nomenclature Botanique parle des taxons infrasubspécifiques, variétés ou autres. Et si nous arrivions aux bactéries, nous aurions besoin nécessairement de la biochimie pour nous y retrouver...
Tout ceci pour ajouter à ta réflexion que la démarche naturaliste, essentiellement morphologique, a encore sa place en systématique (je te cite : « Flora gallica est assez analytique en séparant des sous espèces sur des caractères morphologiques assez ténus »).
Le naturaliste est celui qui sait voir les différences significatives. Mais la démarche naturaliste (que j’ai toujours défendue et que je continue à pratiquer) est de plus en plus bousculée par les praticiens de la biochimie et de l’ADN. Pratique certes utile, mais qui n’est pas à la portée de chacun. Où allons nous nous retrouver si l’animal est réduit à un code génétique, s’il faut « barcoder » chaque espèce pour qu’elle ait le droit de cité en science ?
Et encore, tu as évoqué le genre, dont je disais il y a quelque temps que c’est le taxon le plus arbitraire. Les taxons supérieurs me semblent plus faciles à délimiter, même si la tendance inexorable qui se dessine depuis quelques décennies, principalement en zoologie des invertébrés, est la dérive de chaque taxon vers le taxon supérieur : le genre devient famille, la famille devient sous-ordre etc.
Merci pour le partage des photos et des réflexions
Cordialement
Gérard Breton